Au niveau national, le Canada avait enregistré jusqu’ici en ce début de semaine plus de 138 555 cas, entraînant 9188 décès et 121 550 guérisons. Le Québec comptait au même moment 65 554 cas, pour 5785 décès et 57 628 guérisons. Autant pour ce qui est des cas positifs que des décès, la performance du Québec est misérable. La grande faucheuse a été particulièrement redoutable dans nos centres d’hébergement de soins de longue durée. Si nécessaire, nous pourrons nous en convaincre et mesurer ces ravages lorsque les différents rapports d’enquête qui sont en cours seront achevés et déposés. Honte à l’horizon.
Dans les 17 municipalités de la MRC des Maskoutains, les statistiques révèlent qu’on a atteint pile-poil six mois après le début de la pandémie le cap des 500 cas positifs, sur un territoire qui compte environ 89 000 habitants. On rapporte moins d’une trentaine de morts, encore une fois largement attribuable à la clientèle hypothéquée et hébergée en CHSLD.
Toutes proportions gardées au Québec, la région maskoutaine s’en sort donc pas si mal. Ce qui ne signifie pas pour autant que nous pouvons baisser la garde. Bien au contraire. Il faut plutôt redoubler de vigilance alors que le personnel du réseau de la santé peine à reprendre son souffle ici comme ailleurs. Les cliniques de dépistage sont déjà surtaxées, ce qui provoque beaucoup d’anxiété chez ceux qui attendent leurs résultats en isolement.
D’autant plus que les signes de relâchement sont bien visibles partout.
Les règles de distanciation sont plutôt élastiques et pas seulement dans les cours d’école.
Certaines personnes ont dénoncé ces derniers jours les attroupements à la sortie ou à l’entrée de la polyvalente Hyacinthe-Delorme de Saint-Hyacinthe. L’annonce d’un premier cas positif à l’intérieur des murs cette semaine tend à leur donner raison. Mais honnêtement, l’apparition d’un premier cas n’était qu’une simple question de temps compte tenu du fait qu’ils sont quelque 2000 élèves dans cette école. Des cas positifs, il y en aura forcément d’autres avant longtemps malgré tous les efforts du personnel.
Quant au port du masque dans les milieux fermés, les Maskoutains s’en accommodent plutôt bien jusqu’ici. Aucun incident n’a été rapporté à ce niveau, même si un flou artistique règne souvent lors des rassemblements. Nous en sommes d’ailleurs témoins de façon quotidienne lors des prises de photos sur le terrain, les gens ne sachant pas trop s’ils doivent porter le masque, se tenir à bonne distance l’une de l’autre ou faire les deux.
À l’heure du bilan, il est bon également de s’intéresser à la situation sociale et économique de la MRC. Du côté social, nos organismes communautaires ont jusqu’ici livré la marchandise en répondant aux difficultés rencontrées depuis six mois. Avec l’échéance prochaine de la Prestation canadienne d’urgence à la fin septembre, il n’est pas dit qu’une première grande vague de détresse ne pourrait pas frapper autour de nous. Il faudra redoubler de vigilance et souhaiter que nos sentinelles de l’ombre puissent prendre le relais en cas de besoin.
Au niveau économique, là aussi il y a eu des dégâts. Des programmes d’aide ont permis à certaines entreprises et certains commerces de maintenir leur tête hors de l’eau, mais d’autres ont déjà abdiqué. Les secteurs de la restauration, du commerce de détail et du divertissement ont été particulièrement malmenés et demeurent fragilisés, même si dans l’ensemble, la résilience des entreprises de chez nous est à signaler. On sent par contre un peu d’essoufflement du côté des initiatives d’achat local et une tendance à revenir à nos anciens réflexes. Un rappel à l’ordre est aussi nécessaire de ce côté. On savait que la bataille serait longue et ardue. Elle l’est. À nous de serrer les rangs sur tous les fronts.