« Depuis la mi-mars, j’ai eu de très nombreux échanges avec nos différents partenaires concernant la pandémie et ses effets sur notre communauté. Il m’apparaissait essentiel, six mois après le début de cette crise, de réunir ces acteurs clés afin de se partager de l’information, d’avoir un portrait exhaustif de la situation et, surtout, d’identifier ensemble, avec un pas de recul, les besoins et les solutions à considérer pour traverser la suite de cette crise sanitaire », a indiqué dans un communiqué le maire Corbeil.
Ainsi, des représentants de Saint-Hyacinthe-Technopole, de la MRC des Maskoutains, de la Société d’agriculture de Saint-Hyacinthe, du Centre de congrès de Saint-Hyacinthe, de la Chambre de commerce, du Centre des arts Juliette-Lassonde, du Groupe Robin, des Galeries St-Hyacinthe, de la SDC centre-ville et de la Ville se sont retrouvés autour d’une même table. Les députés des deux paliers gouvernementaux, Simon-Pierre Savard-Tremblay et Chantal Soucy, étaient également présents.
Les différents secteurs de l’économie régionale ont été survolés. En raison de la présence marquée d’entreprises agroalimentaires sur le territoire, le secteur industriel a relativement bien tiré son épingle du jeu. La majorité des emplois perdus au début de la pandémie ont été retrouvés rapidement en raison du besoin de main-d’œuvre.
Commerces de détail
Dans le secteur du commerce de détail, la situation est inégale. Malgré plusieurs fermetures au centre-ville, comme les manteaux Valanga, le resto-pub Le Bouffon et Picard L’apanage du vin, il faut souligner l’ouverture de nouveaux commerces grâce, notamment, au nouveau programme d’aide financière à l’implantation de commerces au centre-ville.
Aux Galeries St-Hyacinthe, la direction du centre d’achats dénombre 11 fermetures de boutiques depuis le début de l’année. Des enseignes bien connues des consommateurs comme La Senza, Aldo et OK Kids ont mis fin à leurs activités. Après 31 ans de bons et loyaux services, La Gourmandine a également fermé définitivement ses portes en juin.
« Sur un total de 130 boutiques aux Galeries, cela ne paraît pas trop. Dans le domaine du vêtement, de belles entreprises québécoises comme Reitmans et Tristan se sont aussi placées à l’abri des créanciers. J’espère qu’elles vont s’en sortir », indique André Brochu, directeur général des Galeries St-Hyacinthe, en entrevue au COURRIER.
Selon ses observations, si les boutiques de sports sont en forme, ce n’est pas le cas pour le secteur de la restauration. « C’est très difficile pour les restaurants du centre commercial puisque seulement 15 % des employés de bureau ont regagné leur poste physiquement en raison du télétravail », souligne M. Brochu. Le quadrilatère commercial des Galeries St-Hyacinthe compte environ 1000 employés de bureau.
André Brochu estime que le modèle d’affaires des centres commerciaux, axé principalement autour des boutiques de vêtements, est appelé à évoluer.
« Aux Galeries, nous comptons nous développer au niveau des services en santé. Nous recherchons entre autres une clinique médicale, un cabinet de dentiste et un centre de remise en forme. Nous voulons aller dans cette direction. Le domaine du tourisme d’affaires peut aussi générer beaucoup d’achalandage pour notre centre d’achats. »
La reprise a aussi été difficile dans le domaine des arts et spectacles. Au Centre des arts Juliette-Lassonde, 43 spectacles ont été annulés et 187 reportés depuis mars. L’obligation de réduire le nombre de sièges risque de compromettre la rentabilité.
« Beaucoup d’idées ont été échangées lors de cette rencontre. Nous allons prendre le temps de les analyser et je compte bien réunir à nouveau ces différents partenaires pour poursuivre le travail », a mentionné le maire Corbeil.
De nombreux besoins et solutions ont été évoqués par les intervenants. Parmi ceux-ci, une vaste campagne de recrutement de main-d’œuvre a été suggérée ainsi qu’une révision du programme fédéral d’aide aux loyers commerciaux afin d’en élargir les critères d’admissibilité et d’en prolonger la durée.