Derrière ce projet, l’entreprise JMV Environnement, dont le siège social est basé non loin sur le boulevard Laframboise, compte utiliser l’espace pour effectuer du transbordement de déchets. L’entreprise s’occupera en effet à partir de janvier de la collecte des matières résiduelles des citoyens de la région, autant les déchets que les matières recyclables et organiques. L’important contrat a été octroyé au printemps par la Régie intermunicipale d’Acton et des Maskoutains à un coût de 10,74 M$ par année pendant cinq ans. Durant les cinq dernières années, Entreprise sanitaire FA, de Laval, maintenant devenue Enviro Connexions, se chargeait de ce service.
D’où les nouvelles installations sur l’avenue Émilien-Letarte, qui serviront d’ici peu à remplir ce contrat, a expliqué au COURRIER le président de JMV Environnement, Vincent Boulay. Il ne faut pas s’inquiéter des odeurs potentielles, a-t-il ajouté, puisque les matières ne passeront pas plus de 12 heures sur place. Le bâtiment abritant l’entreprise Roy Hydraulique sera par ailleurs déménagé sur la rue Lamoureux pour libérer le site, a-t-il informé.
Et encore des projets
En parallèle, le président de JMV Environnement a également une autre opération en préparation dans ce même secteur : le regroupement de certaines de ses activités sur l’avenue Duplessis, toujours dans le parc industriel Théo-Phénix. On parle ici des usages « entrepôt pour le transport par camion, garage et équipement d’entretien pour le transport par camion, service de déneigement et entretien d’équipements hydrauliques ».
Il s’agit d’activités présentement localisées ailleurs à Saint-Hyacinthe, où JMV a plusieurs places d’affaires, et que Vincent Boulay souhaite regrouper à un seul endroit, plus spacieux. L’opération survient après une période de croissance marquée par de récentes acquisitions pour JMV Environnement, a précisé son président. L’entreprise offre plusieurs services, allant du déneigement à la location de machinerie lourde, au transport en vrac, notamment de matières dangereuses, ou le transport d’équipements lourds, par exemple.
Le projet sur Duplessis doit encore attendre d’obtenir l’autorisation du conseil pour confirmer le nouvel usage. Normalement, les industries « à incidences fortes » ne sont en effet pas permises de ce côté de la rue parce que les terrains sont adjacents au parc Les Salines, juste à l’est.
Une opposition se manifeste
Déjà, certains ont émis des inquiétudes par rapport à cette situation. Marijo Demers, une citoyenne maskoutaine engagée, signe d’ailleurs une lettre ouverte dans nos pages cette semaine pour dénoncer l’impact potentiel de ces activités pour les randonneurs, critiquant au passage un manque de transparence des élus, qui n’ont pas cru bon d’expliquer le moindrement le projet en séance.
La cohabitation des deux usages était pourtant un enjeu connu puisque JMV Environnement a inclus dans son projet l’installation d’un mur végétal pour atténuer le bruit occasionné par le va-et-vient des camions, a indiqué M. Boulay. Pour lui, cette mesure permettra véritablement de « minimiser » les impacts pour les utilisateurs du parc. À la lecture de sa lettre ouverte, on comprend toutefois que Mme Demers doute largement de l’efficacité de cette mesure, qu’elle associe à de l’écoblanchiment.
Les citoyens peuvent donner jusqu’au 6 novembre leurs commentaires sur le changement proposé sous la section « Avis publics » du site Internet de la Municipalité, une procédure qui remplace en temps de pandémie les assemblées publiques tenues normalement au début des séances du conseil.