Évidemment, ce n’est pas la seule qualité de cette camionnette plein format, mais c’est certainement celle qui m’a fait le plus sourire au cours de mon essai effectué la semaine dernière dans la région de Sandbanks en Ontario.
Un peu de présentation
Le RAM TRX, c’est la machine extrême par excellence. Les plus perspicaces auront compris que l’abréviation TRX n’est pas sans rappeler le T-REX, un certain méchant dinosaure bien connu. Et surtout, un rival direct à un autre dinosaure, le Raptor, dont le nom fait déjà partie de l’écurie d’un autre constructeur américain.
Le TRX, en revanche, pousse les limites encore plus loin. Sous le capot, le moteur 6,2 litres 8 cylindres que les amateurs de SRT connaissent bien. En version suralimentée, comme il se doit, il développe la bagatelle de 702 chevaux et de 650 livres-pied de couple. Assez de puissance pour lui permettre de franchir le quart de mille en 12,9 secondes, et le 0-100 km/h en 5 secondes environ! Pas mal pour un mastodonte dont le poids excède les 6400 livres!
La vitesse n’est cependant pas sa seule qualité. Parce que c’est une camionnette, on l’a aussi dotée de capacités de travail étonnantes. Il peut ainsi remorquer jusqu’à 8100 livres et transporter 1300 livres de charge utile.
Mais encore une fois, la puissance n’est pas non plus sa seule qualité. On a voulu construire le TRX pour affronter toutes les situations. Le châssis en acier renforcé lui assure une rigidité inégalée. Le boitier de transfert, inspiré du RAM Rebel, a lui aussi été renforcé. Le réservoir d’huile a été modifié, l’alternateur placé en position plus élevée et les suspensions ont une géométrie adaptée pour permettre, d’une part, le passage dans des sentiers exigeants et, d’autre part, pour céder la place aux roues de 35 pouces qui équipent le véhicule.
Ajoutez à cela un choix de plusieurs modes de conduite, une gamme haute et basse pour les quatre roues motrices, une caméra avant pour le hors route et, surtout, des amortisseurs Bilstein Black Hawk e2 destinés à absorber les chocs les plus intenses, et vous aurez une idée de la bête, dont les dimensions, par ailleurs, sont exacerbées face au RAM Rebel. Il est notamment 150 mm plus large, ce qui le force à se doter de lumières latérales et même dans l’entrée d’air de la suralimentation du moteur.
Et on saute!
Sur la route, avec son habitacle relativement luxueux et ses nombreux accessoires de confort, le TRX se comporte agréablement. On déteste le son de turbine de la suralimentation qui couvre le bruit agréable des 8 cylindres quand on est au volant, mais de l’extérieur, la sonorité est exceptionnelle. Et contrairement aux attentes, les suspensions sont assez rigides pour limiter le sautillement, habitude intimement liée à ce genre de véhicule.
On nous avait toutefois réservé une petite surprise : un champ mariant à la fois la boue, les sentiers accidentés, les rochers… et les sauts. Quand on m’a outillé d’un casque et d’un dispositif de sécurité, j’avoue avoir eu quelques craintes. Mais en compagnie de mon instructeur, j’ai pu franchir, sans difficulté, les dunes préparées pour nous.
Imaginez, alors que vos roues patinent dans la boue, vous vous élancez à 75 km/h, les quatre roues de votre immense camion s’envolent, et vous atterrissez avec une grande, et surprenante, douceur. Je l’ai fait pendant 40 minutes. Le camion l’a fait toute la journée, plus de 300 fois, et ce, pendant trois jours. Sans bris, sans répit et sans problème.
Le RAM TRX est une bête méchante et puissante. Elle peut affronter les routes, les sentiers, les ruisseaux et les chantiers sans difficulté. C’est, sans aucun doute, le camion le plus spectaculaire disponible actuellement sur le marché. Mais avec un prix de base de 93 000 $, on peut s’interroger sur le nombre d’acheteurs qui se précipiteront chez le concessionnaire.
Si vous le faites cependant, dites-le-moi. Je suis encore disponible pour sauter n’importe quand!