Certains antioxydants présents dans un aliment sont fortement fluorescents et servent d’indicateurs de fraîcheur. « Le principe est d’envoyer un faisceau lumineux sur un aliment. Ceci permet de capter la fluorescence naturelle émise par un produit alimentaire. Le spectre lumineux obtenu peut indiquer en quelques minutes si un aliment présente une anomalie », explique Alain Clément, en entrevue au COURRIER.
« Le spectre lumineux est ensuite comparé à d’autres spectres consignés dans une banque de données. Nous pouvons ainsi identifier des échantillons anormaux qui méritent une investigation », poursuit le chercheur.
Cet appareil peut rapidement détecter des aliments falsifiés. Une recherche récente dirigée par Alain Clément a permis de prouver qu’on pouvait se servir d’une empreinte optique pour différencier des cidres de glace purs de produits apparentés.
Huiles végétales
Actuellement, ce chercheur utilise ce petit module de spectroscopie sur différentes sortes d’huiles végétales alimentaires (olive, canola et tournesol).
« Une huile végétale peut avoir des défauts de saveur. Certaines saveurs comme l’amertume pourraient être mesurées par l’appareil. Une huile végétale peut également être falsifiée, c’est-à-dire que l’origine botanique de l’huile n’est pas celle indiquée (ou il peut y avoir des ajouts d’huiles peu chères), des ingrédients peuvent être ajoutés ou le mode de production peut être faux (en particulier pour les huiles extra-vierges) », explique Alain Clément.
Boissons alcoolisées
Cet appareil pourrait être utilisé également dans le domaine des boissons alcoolisées. « Nous pourrions travailler sur les dépôts de saveur d’un vin. Par exemple, évaluer le niveau d’oxydation. Nous serions aussi capables de quantifier l’amertume d’une bière », illustre M. Clément.
Dans le domaine alimentaire, les entreprises de transformation ainsi que les organismes de réglementation utilisent des mécanismes de contrôle pour vérifier la qualité ou l’authenticité des aliments qui représentent des coûts importants.
Le chercheur estime que cette invention pourrait être utile à un département de recherche et développement d’une entreprise agroalimentaire ou encore à un laboratoire de contrôle de qualité.
« Utiliser cet instrument prend une certaine expertise. Nous sommes donc ouverts à collaborer avec des industriels de la région », termine M. Clément.