Malgré une intervention plus que rapide des services d’urgence, il n’a pas été possible de sauver la vie de Mme Ukwizagira. Selon la directrice des communications à la Ville de Saint-Hyacinthe, Brigitte Massé, la première alerte a été sonnée à 11 h 43 et la première équipe de pompiers, incluant trois personnes spécialisées en sauvetage nautique, est arrivée sur place à peine 4 minutes plus tard.
À l’arrivée des premiers pompiers, le véhicule était déjà submergé en grande partie et ses deux occupantes s’y trouvaient toujours. Les deux femmes ont été transportées d’urgence au centre hospitalier, mais la conductrice n’a pas survécu. La passagère, quant à elle, souffrait d’hypothermie, mais n’était pas dans un état critique. « L’intervention rapide de nos équipes de sauvetage a au moins permis de sauver une vie », se console Mme Massé.
Mme Ukwizagira laisse dans le deuil son mari ainsi que six enfants, dont le dernier en très bas âge. Il n’a pas été possible de parler à un proche de la victime avant de mettre sous presse, mais une page GoFundMe « En Mémoire de SIFA UKWIZAGIRA » a déjà vu le jour pour aider la famille à payer les coûts des obsèques à venir. « C’est un départ tragique et difficile à comprendre pour Eric, Queen, Joy, Espoir, Mugisha et Nyota, qui se retrouvent soudainement à vivre sans leur maman. […] [N]ous avions encore besoin de toi. Nous ne t’oublierons jamais », peut-on notamment y lire. Le texte y est écrit en français, en anglais et en kinyarwanda, langue officielle du Rwanda.
Inexpérience au volant?
L’enquête pour déterminer la cause de cet accident tragique a été confiée à la Sûreté du Québec (SQ). Dès lundi après-midi, on a écarté la thèse de la vitesse pour privilégier celle de l’inexpérience de la victime, qui n’avait encore que son permis d’apprentie conductrice.
S’il n’est pas possible d’avoir plus de détails sur le fil des tragiques événements de la part des porte-parole de la SQ, tout porte à croire que le véhicule venait de tourner sur la rue Girouard Ouest à partir de la rue Dessaulles. La courbe très prononcée à quelques mètres de l’intersection permet de penser que la conductrice aurait pu se tromper de pédale en tentant de freiner, fonçant tout droit dans la rivière non loin.
« C’est un coin spécial pour les automobilistes et c’est bien difficile d’aller vite dans une courbe à 90 degrés comme celle-là, mais des apprentis conducteurs qui se trompent de pédale, ça arrive très souvent », analyse Yves Frenette, professeur de conduite et propriétaire de l’école Formation 2000. Il fait également remarquer que la rue est très étroite dans cette courbe, ce qui peut ajouter un facteur de stress supplémentaire lorsqu’un conducteur – même expérimenté – en croise un autre.
Pas de changement à prévoir
Le conseiller municipal André Beauregard, siégeant également au comité de circulation et sécurité routière de Saint-Hyacinthe, déplore ce triste accident qui a coûté la vie à une Maskoutaine, mais doute que des changements soient apportés à cet endroit dans un avenir prévisible.
« L’intersection a été refaite à l’époque de cette manière, justement dans le but de ralentir la circulation et assurer la sécurité des usagers du parc à proximité. L’endroit n’est pas large et la courbe est prononcée, mais je ne sais pas s’il y a vraiment quelque chose à faire. Nous en parlerons sûrement un peu lors de la prochaine rencontre du comité circulation », a souligné le conseiller Beauregard.