Le dossier a suscité de nombreuses réactions dans les dernières semaines, que ce soit dans le cadre de la consultation écrite qui s’est tenue sur le sujet ou à travers les questions adressées au maire en début de séance, pratique qui remplace la traditionnelle période de questions depuis que le conseil siège à huis clos. Plusieurs citoyens craignent en effet des nuisances accrues puisque les usages projetés entrent dans la catégorie « Industrie à incidences moyennes à fortes », normalement interdite dans la portion du parc Théo-Phénix qui borde Les Salines.
Des voisins bien différents
En guise de réponse, le maire Claude Corbeil a affirmé qu’il « compren[ait] très bien l’inquiétude » exprimée. « Il n’est pas simple de faire cohabiter un parc industriel et un espace vert », a-t-il déclaré. « Notre intention n’est certainement pas de nuire à la qualité de l’expérience des utilisateurs [du parc Les Salines]. Nous devons cependant considérer aussi le développement de notre parc industriel adjacent en minimisant le mieux possible ses impacts. C’est dans cet esprit, et en soupesant les différents enjeux, que nous sommes arrivés » à cette décision, a justifié M. Corbeil.
Après la séance, il a précisé que le mur acoustique végétalisé prévu pour créer une zone tampon entre les deux espaces constituait une mesure de mitigation acceptable, selon lui. Les désagréments éventuels sont essentiellement liés aux allées et venues de véhicules lourds dans le secteur. Pour le conseil, « ça peut aller à cet endroit », a résumé Claude Corbeil, jugeant que les incidences envisagées tirent davantage vers faibles à moyennes que moyennes à élevées.
À la séance précédente, au début novembre, le maire avait défendu la procédure en affirmant que ce mur était justement une condition posée par la Ville au changement d’usage. Cette barrière de huit pieds sera d’ailleurs aménagée sur un talus, ce qui augmente encore plus la hauteur, avait précisé M. Corbeil.
Il faut également considérer que l’entreprise JMV Environnement dispensera des services de déneigement et de collecte des déchets pour le compte de la Municipalité, a ajouté le directeur général, Louis Bilodeau. De plus, le regroupement à cet endroit des activités de cette entreprise en expansion aura pour effet de libérer ailleurs dans la ville des espaces pouvant être requalifiés, a aussi justifié M. Bilodeau.
Au moment d’adopter la résolution, on a souligné que les conseillers ont « pris connaissance des commentaires reçus » via la consultation tenue au préalable, mais aucune explication supplémentaire n’a été fournie sur la décision, qui a été unanime.
Avant que le changement ne soit officiellement entériné, une demande de tenue de registre peut toujours être signalée en provenance des zones concernées et contiguës, soit une partie du parc industriel Théo-Phénix et le parc Les Salines. L’adoption finale est prévue pour le 7 décembre.