Lors des appels à la population pour aider à retrouver les adolescents disparus, on ne parle jamais ouvertement de fugue, mais il est facile de deviner que c’est le cas lorsqu’ils ont été vus pour la dernière fois dans le secteur de l’avenue Pratte, où se trouve le centre jeunesse maskoutain. Or, même si plusieurs disparitions ont été signalées à cet endroit dans les dernières semaines, on parle de chiffres « globalement en baisse » en Montérégie, incluant dans la région maskoutaine.
« À titre d’exemple, nous avons dénombré 109 fugues de début avril à mi-septembre dans nos installations de Saint-Hyacinthe contre 183 pour la même période l’an dernier. Bien que la médiatisation récente de plusieurs cas d’adolescents en fugue puisse donner une perception d’augmentation, ce n’est pas le cas », mentionne Hugo Bourgoin, conseiller aux relations médias et ministérielles au CISSS de la Montérégie-Est.
« Le CISSS de la Montérégie-Est a d’ailleurs mis en place, il y a quelques années, des moyens concrets pour réduire le nombre de fugues, dont l’implantation du projet d’intervention en contexte de fugue et la création de deux postes de conseillère-fugue qui sont en soutien aux équipes d’éducateurs dans le développement des meilleures pratiques en matière d’intervention en contexte de fugue », ajoute M. Bourgoin par courriel.
Au moment de mettre sous presse, il n’avait toutefois pas précisé à quel point le contexte de pandémie des derniers mois avait modifié l’approche des intervenants auprès des personnes en centre jeunesse et les impacts des mesures sanitaires sur la santé mentale de ces jeunes à un âge où le désir de liberté et d’émancipation est à son plus fort.
Depuis les échanges de courriels avec le CISSS, l’adolescente Danycka Ryder-Vachan, qui avait été brièvement portée disparue la semaine précédente, a manqué à l’appel pour une deuxième fois. Un appel à la population a été lancé le 22 novembre, mais la Maskoutaine de 15 ans a finalement été « retrouvée saine et sauve » mercredi.