Selon la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), les promesses d’un salaire à 26 $ l’heure, répétées par le premier ministre, ne se sont toujours pas matérialisées, alors que les PAB réclament le maintien de l’équité salariale depuis décembre 2015. Pour Daniel Laroche, président du STTCISSS Montérégie-Est (CSN), il est clair que les négociations doivent avancer, et ce, rapidement.
« Il y a urgence d’agir! Présentement, avec la pandémie, les PAB se voient refuser leurs congés, nous attendons toujours après le fameux 26 $ l’heure et nous fonctionnons au fil des arrêtés ministériels qui usent notre monde. Les PAB sont obligés d’être à temps complet et plusieurs des PAB qui nous sont arrivés de la formation accélérée du gouvernement ont déjà quitté puisque les conditions de travail sont trop difficiles. À l’heure actuelle, nous avons 63 PAB en arrêt de travail pour cause de COVID-19. Nous manquons cruellement de main-d’œuvre », clame M. Laroche.
Quelques PAB présents sur place décrient le manque de protection et de mesures sécuritaires à l’Hôtel-Dieu, par exemple. « Nous demandons que les résidents alités portent le masque de procédure lorsque nous leur administrons des soins, seulement pour ces moments-là, mais cela nous a été refusé sous prétexte que les résidents ne supportent pas le masque. Nous mettons notre santé en jeu chaque jour et il n’y a aucune communication de la part de l’employeur lors d’éclosions de COVID sur les étages », rapporte une PAB manifestant devant l’Hôtel-Dieu, rue Dessaulles.
Pour d’autres, employés en hygiène et salubrité, c’est la charge de travail qui s’alourdit encore plus avec la pandémie, avec un manque toujours aussi criant de personnel. « Nous demandons plus de respect de la part de l’employeur », lance un autre manifestant rencontré sur place.
PAB déçus
Après des années d’austérité budgétaire et de réformes centralisatrices, les services de santé et les services sociaux étaient déjà mal en point au printemps dernier lorsque la pandémie a frappé. Le Québec découvrait alors la lourde réalité que dénonçaient les syndicats depuis des années : à cause des mauvaises conditions de travail et des salaires trop bas, les établissements publics n’arrivent plus à combler leurs besoins de main-d’œuvre, selon la FSSS-CSN.
« Le travail des PAB doit être mis en valeur et ce n’est pas le cas présentement. Des 10 000 PAB formés par le gouvernement en accéléré, il n’en reste que 8000 actuellement. Nous sommes toujours en sous-effectif. Nos PAB méritent pleinement les demandes salariales qu’ils font, ils maintiennent les services publics de la population en matière de santé à bout de bras. Les PAB et nos gens en hygiène et salubrité ont un rôle central dans la chaîne de soins. Les PAB sont donc très déçus des offres du gouvernement à la table de négociation pour le renouvellement des conventions collectives », précise Christian Meilleur, représentant du personnel paratechnique, services auxiliaires et métier de la FSSS-CSN.