24 décembre 2020 - 00:24
Les Fêtes autrement
Une pause plus que nécessaire
Par: Martin Bourassa
Voilà, nous y sommes. À quelques heures de la pause forcée des commerces non essentiels et d’un réveillon qu’il faudra forcément réinventer, confinement volontaire dans les bulles familiales oblige.

Ce Noël s’annonce unique et technologique, considérant le nombre de réunions de famille et amicales virtuelles en préparation.

Unique, c’est ce que je nous souhaite dans la mesure où j’espère que ce Noël sera le premier et le dernier du genre pandémique. Même si le vaccin frappe à nos portes – il a fait son arrivée à Saint-Hyacinthe lundi matin par petites doses – il ne faut pas croire que nous sommes sortis de l’auberge pour autant. Car à lire plusieurs commentaires qui ont suivi la publication de la photographie annonçant la réception du vaccin au Pavillon La Coop sur notre page Facebook, plusieurs sont réticents à l’idée de le recevoir.

Certains commentaires sont assez épeurants, merci. Au lieu de célébrer le fait qu’un vaccin efficace ait été développé, testé et approuvé par les autorités compétentes pour répondre au mal planétaire, ces sceptiques trouvent que la rapidité à laquelle le vaccin a justement été concocté est suspecte et annonciatrice de complications. Pires que celles liées à la COVID-19?

J’ose croire qu’ils seront confondus rapidement, car sinon, nous n’en sortirons pas. Peut-être serait-il utile d’ajouter quelques molécules de gros bon sens à ce vaccin, question de faire d’une pierre deux coups et rendre ainsi un précieux service à la nation québécoise. À mon sens, se faire vacciner est un geste de responsabilité sociale. Il faut encourager les gens à tendre le bras, voire même envisager de les y obliger en cas de nécessité.

Mais j’ai encore confiance que nous n’aurons pas à le faire. Un petit peu.

C’est donc à un Noël d’espoir que je vous convie. L’espoir de jours meilleurs et d’un retour à une plus grande normalité. Cette pause imposée par le gouvernement Legault arrive à point, n’en doutez pas, et il serait grandement irresponsable de ne pas respecter les consignes sanitaires, aussi déplaisantes ou contraignantes peuvent-elles être.

Ce n’est pas le moment de prendre de chances. Nous en avons eu quelques-unes à l’automne quand la zone orange s’est étirée un peu trop et que la fête de l’Halloween a été maintenue et on a vu le résultat. L’intensité, la dangerosité et la mortalité de la seconde vague qui nous tombe dessus depuis l’automne n’ont rien à voir avec la première du printemps.

C’est à se demander si nous avions retenu les leçons qui s’imposaient et si nous étions réellement mieux préparés à l’affronter. Dans la MRC des Maskoutains et à Saint-Hyacinthe, le feu covidien fait rage avec une intensité redoutable. Ça se vérifie entre autres par la situation à l’urgence de l’Hôpital Honoré-Mercier, sur les étages des CHSLD Hôtel-Dieu et Andrée-Perrault, dans les résidences pour aînés et jusque dans les écoles.

Pas plus tard que la semaine dernière, nous écrivions dans ce journal que la propagation du virus était à un niveau jamais atteint depuis le début de la pandémie, avec un sommet de quelque 230 nouveaux cas comptabilisés en une semaine. Pas moins de 78 cas étaient rapportés à l’Hôtel-Dieu, soit pratiquement 20 % de la clientèle.

Le bilan des décès attribuables à la seconde vague y atteint déjà la quarantaine, un chiffre qui frôle la cinquantaine si on y ajoute les six décès à Andrée-Perrault pendant cette période. Pour vous donner une petite idée, la première vague avait contribué à 20 décès à l’Hôtel-Dieu, dont 13 résidents permanents. La COVID-19 n’a pas épargné nos plus jeunes non plus. Depuis la rentrée scolaire début septembre, 502 cas positifs, incluant les membres du personnel, ont été recensés dans les écoles du Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe. Au moment du congé scolaire, 134 cas y étaient toujours actifs.

La nécessité de casser cette vilaine vague ne fait donc aucun doute. Respecter les règles au cours des deux prochaines semaines ne vous rendra pas malade, bien au contraire. C’est un beau geste de solidarité et de grande générosité à faire à ceux et à celles que vous aimez et à ceux qui nous soignent.

Joyeuse pause à tous.

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