11 mars 2021 - 14:20
Avec un bilan de 274 résidents positifs, dont 67 sont décédés
Une deuxième vague féroce à l’Hôtel-Dieu
Par: Maxime Prévost Durand
L’Hôtel-Dieu a été si fortement touché durant la deuxième vague que l’on a compté plus de morts chez ses résidents qu’il n’y avait eu de cas lors de la première vague au printemps. Photo François Larivière | Le Courrier ©

L’Hôtel-Dieu a été si fortement touché durant la deuxième vague que l’on a compté plus de morts chez ses résidents qu’il n’y avait eu de cas lors de la première vague au printemps. Photo François Larivière | Le Courrier ©

On se disait prêts à affronter la deuxième vague de la pandémie dans le réseau de la santé, mais elle a frappé nettement plus fort qu’on l’aurait cru partout au Québec. Et c’est d’autant plus vrai au Centre d’hébergement de l’Hôtel-Dieu-de-Saint-Hyacinthe, le plus gros CHSLD de la province, pour qui les derniers mois ont été particulièrement difficiles.

Entre le 1er septembre et le 31 janvier, ils ont été 274 résidents hébergés à l’Hôtel-Dieu à recevoir un diagnostic positif à la COVID-19, a dévoilé le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est, à la suite d’une demande du COURRIER. De ce nombre, 67 en sont décédés, soit près du quart de tous les résidents infectés.

Il s’agit d’un constat pour le moins frappant lorsqu’on compare ces chiffres à ceux de la première vague. Au printemps dernier, on avait rapporté 49 cas de COVID-19 parmi les résidents de l’Hôtel-Dieu. À ce moment, 13 vies avaient été fauchées.

Le virus s’est montré particulièrement intrusif cet automne, si bien qu’une seule des huit unités de l’Hôtel-Dieu a résisté à la propagation. Les sept autres ont toutes été touchées par des cas de COVID-19.

À son paroxysme, en décembre, on pouvait compter plus d’une centaine de cas actifs simultanément parmi les résidents de l’Hôtel-Dieu. Cette situation a apporté son lot d’enjeux logistiques, notamment sur l’unité du Parc, désignée comme zone chaude depuis le début de la pandémie. Celle-ci a atteint sa capacité maximale par moment. N’ayant plus de place où transférer les cas, il est arrivé que certains résidents positifs soient gardés sur leur unité, a dénoncé la présidente de la FIQ – Syndicat des professionnelles en soins de Montérégie-Est, Brigitte Pétrie. « Ils les mettaient dans un coin en espérant que ça ne se propage pas sur leur unité parce qu’il n’y avait plus de place [à l’unité du Parc] », a-t-elle mentionné en entrevue au COURRIER.

Un nombre important d’employés du CHSLD de la rue Dessaulles a aussi été touché par la COVID-19 durant cette deuxième vague. Au total, 168 membres du personnel ont eu un résultat de dépistage positif, toujours entre le 1er septembre et le 31 janvier.

« Il est cependant important de préciser que ces employés ne proviennent pas nécessairement tous du secteur clinique et qu’ils n’ont pas nécessairement contracté le virus sur leur lieu de travail », a précisé le conseiller aux relations médias du CISSS de la Montérégie-Est, Hugo Bourgoin.

Cette situation a tout de même créé une fragilité au sein du personnel, particulièrement à la mi-décembre, où un sommet a été atteint. La Croix-Rouge a dû être appelée en renfort pendant près d’un mois, du 28 décembre au 29 janvier, et elle a déployé une quarantaine de personnes « à un moment ou à un autre dans [cette] période », a indiqué M. Bourgoin.

Ce n’est que depuis le début février que la COVID-19 n’affecte plus aucun résident ni aucun employé.

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