Il se chiffre effectivement à près de 17,7 M$, bien loin des dernières estimations puisque le règlement d’emprunt adopté en novembre s’élevait à 14,8 M$. Cette situation s’explique avant tout par la surchauffe du marché de la construction, selon le directeur général de la Ville, Louis Bilodeau, qui évoque la hausse du coût des matériaux, le contexte de pénurie de main-d’œuvre et les mesures sanitaires additionnelles qui doivent être déployées sur les chantiers en temps de pandémie.
C’est le plus bas soumissionnaire conforme qui a décroché le contrat, soit Constructions Bâtiments Québec, une entreprise de Saint-Mathieu-de-Beloeil. Parmi les réalisations à son actif, elle compte par exemple la bibliothèque municipale de Sainte-Julie. Plus près de chez nous, l’entreprise a aussi été impliquée dans la rénovation récente de l’école de Saint-Bernard-de-Michaudville.
Si on ajoute le coût d’acquisition du bâtiment (8,7 M$) et les travaux de renforcement (1 M$) effectués au préalable, l’investissement total pour aménager la future bibliothèque au 2175 Girouard Ouest atteint ainsi 27,4 M$. La Ville avait choisi de procéder sans subvention pour lancer le projet plus rapidement, mais une demande a récemment été déposée auprès de Québec pour supporter l’acquisition du mobilier, une subvention qui pourrait atteindre 1,6 M$ si elle est acceptée.
« Explosion » des coûts
À la même séance, le conseil municipal maskoutain a par ailleurs demandé à Québec de mettre en place un « programme d’urgence » pour venir en aide aux municipalités confrontées à « l’explosion des coûts » dans les projets d’infrastructures publiques. L’aide spéciale liée à la COVID-19 reçue l’an passé, qui s’établissait pour Saint-Hyacinthe à 3,89 M$ sur deux ans, s’avère insuffisante, évoque la résolution.
La Ville espère ainsi faire partie d’un mouvement dans le monde municipal afin de réclamer des fonds supplémentaires de Québec pour faire face à ces circonstances particulières. Les municipalités devraient pouvoir contribuer à la relance économique et ne peuvent se permettre de laisser de côté des projets importants en raison de coûts prohibitifs, a fait valoir la résolution adoptée le 6 avril.
Le mois dernier, la Ville de Rivière-du-Loup avait justement fait la même demande auprès de Québec, constatant un écart de 1 M$ entre les estimations et les soumissions reçues pour son projet de réaménagement et d’agrandissement d’une bibliothèque, rapportait alors le média local Info Dimanche. Le projet à cet endroit est cependant un peu plus modeste, se chiffrant à 10,2 M$ (en incluant les dépassements constatés).
À Saint-Hyacinthe, le maire Corbeil a assuré qu’il comptait aller de l’avant malgré tout avec ce projet prioritaire. Le directeur général a par ailleurs ajouté que rien n’indique que la situation pourrait se redresser avant quelques années dans le domaine de la construction. Les élus rejettent parfois des soumissions lorsqu’elles dépassent largement les estimations, mais cette fois, l’adoption a été unanime.
Et ce n’est pas fini
Toujours à la séance du 6 avril, un autre projet s’est aussi démarqué avec des coûts de construction tirés vers le haut : celui de la reconstruction du poste de pompage Girouard. La soumission la plus basse, provenant de l’entreprise Bricon, s’est chiffré à 8,5 M$, alors que les estimations pointaient plutôt vers 7,3 M$. Encore là, c’est le contexte d’inflation dans le domaine de la construction qui est à blâmer, a indiqué M. Bilodeau.
Devant les dépassements constatés (et tous les autres qui sont à prévoir), le maire Corbeil a averti que la Ville devra logiquement « reporter » d’autres investissements qui étaient normalement prévus, sans vouloir les identifier pour l’instant.