Selon les informations relayées par la Sûreté du Québec, les services d’urgence ont été appelés vers 16 h 15 pour secourir la victime, qui aurait chuté de sa moto dans une courbe sur le rang Bourgchemin Ouest. François Grisé, seul sur sa moto, était demeuré coincé sous l’engin et aurait rendu son dernier souffle à l’hôpital.
Selon les témoignages des proches de M. Grisé, c’était sa première sortie à moto de l’année et il était serein et de bonne humeur cette journée-là. Ils étaient loin de se douter que ce serait la dernière fois qu’ils lui parleraient. « C’était une belle journée, François est venu chercher sa moto qu’il avait entreposée chez moi pour l’hiver. Nous n’avons pas parlé longtemps, mais il m’a remercié et m’a dit “à la prochaine” avant de repartir chez lui, sans stress », raconte son frère Benoit, encore sous le choc.
« Il voyait la vie d’un bon œil et avait plein de projets en tête. Il suivait son cours pour piloter un [avion] ultraléger. Quoi de plus beau après l’hiver qu’on vient de passer? », ajoute Benoit Grisé, sentant que son frère aîné ne pouvait être plus serein avant son accident fatal.
Une pluie d’hommages
Depuis que la nouvelle du décès prématuré de François Grisé a été ébruitée, on ne compte plus le nombre de témoignages de gens qui l’ont connu et qui gardent le souvenir impérissable de cet homme, à commencer par sa conjointe, Natasha Talbot.
« Mon François était un homme drôle, intelligent, attentionné, passionné, intense, travaillant et j’en passe. C’était un homme hors du commun. François m’a appris à être forte et courageuse, à surmonter mes peurs », a-t-elle notamment partagé au sujet de « [s]on petit prince, [s]on bad boy » qui partageait sa vie depuis environ 20 ans.
La sœur de sa conjointe, Mélanie, ne manquait pas de bons mots non plus pour décrire son beau-frère. « Il était toujours là pour ses proches et un grand amoureux des animaux. C’était un passionné qui nous inspirait tous. Quand on le voyait, on savait qu’on allait avoir du plaisir », soutient-elle.
« Il faisait pratiquement partie de la famille. C’était un homme généreux, festif, plein de sagesse et toujours impliqué dans sa communauté », résume pour sa part Lorena Meneses, qui voyait François Grisé comme un véritable mentor lorsqu’elle a lancé son entreprise Mareiwa Café colombien. « Il avait même appris l’espagnol pour être plus proche de ma famille. Il laisse un grand vide et personne n’était prêt à le voir partir si tôt. »
Richard Marquis abonde dans le même sens. « Le connaissant, il devait encore avoir des projets plein la tête. Il est parti trop tôt, mais il a laissé sa marque sur deux grosses entreprises à Saint-Hyacinthe, Le Bilboquet et L’Espiègle », affirme le propriétaire et chef du restaurant fondé par son mentor. Il songe depuis vendredi à une bonne façon de lui rendre hommage sur les murs de L’Espiègle.
« Je garde beaucoup de souvenirs de la trentaine d’années que j’ai passée à le côtoyer. C’était un vrai boute-en-train, même quand c’était plus difficile dans sa vie ou ses projets », note Robert McKeown, soulignant que, comme entrepreneur, François Grisé a toujours vu les autres entrepreneurs comme des alliés plutôt que comme des compétiteurs. « On se souviendra de son cœur en or et de son désir de partager. Sa présence va manquer au centre-ville de Saint-Hyacinthe », commente de son côté son ami et ancien partenaire d’affaires Roland Bambach.
« François était tout un leader! C’était un homme intègre, juste, qui ne comptait pas son temps lorsqu’il s’impliquait dans quelque chose », ajoute pour sa part Simon Cusson, qui l’a bien connu lors de ses années d’implication à la SDC centre-ville, qui ont culminé jusqu’à sa présidence de 2014 à 2018. « On doit se souvenir qu’il allait au front pour défendre les dossiers des autres. Il savait mettre ses intérêts personnels de côté pour faire profiter toute la communauté. Pour ça, il a tout mon respect. Des gars comme lui, on n’en a pas assez à Saint-Hyacinthe. »
Une rue Grisé?
« Il n’y a pas encore de rue Grisé à Saint-Hyacinthe… J’espère que le comité de toponymie va s’en rappeler », lance Simon Cusson. Une idée appuyée par plusieurs personnes qui croient que M. Grisé a suffisamment laissé sa marque sur le centre-ville maskoutain pour mériter cet hommage posthume.
François Grisé, décédé à 49 ans, laisse derrière lui un nombre incalculable d’amis qui ont croisé sa route ces dernières années. Afin de lui rendre un hommage à la hauteur de l’homme qu’il était, la famille a choisi de repousser les funérailles à un moment où davantage de gens qui ont côtoyé François Grisé auront l’occasion de lui dire au revoir pour une dernière fois.