Après une sérieuse réflexion, le maire et producteur agricole en est venu à la conclusion qu’il a atteint les objectifs qu’il s’était fixés et que le temps est maintenant venu de retourner à ses terres et à ses proches. En prenant comme bases les chantiers que le conseil avait établis au début de chaque mandat, en 2014 et en 2018, M. Corbeil a jugé que tous ont été remplis « en totalité ou en partie ». « À mon arrivée à la mairie, mon objectif était de livrer la marchandise, d’amener cette Ville à un niveau supérieur et par la suite de céder ma place », a-t-il rappelé.
En effet, il ne souhaite pas être reconnu comme le maire qui aura été le plus longtemps en poste, mais plutôt comme « celui qui a fait avancer notre Ville de façon importante », a-t-il partagé. Il y aura « un autre tantôt » pour faire le bilan de ses réalisations, a-t-il indiqué, mais le maire Corbeil constate « qu’un bon bout de chemin a été accompli ». Il a tout de même évoqué sa cible d’atteindre le cap des 60 000 habitants, ne cachant pas sa fierté que cet objectif est « en voie d’être atteint ».
Le choix de ne pas se représenter à la mairie a néanmoins été « très difficile » à faire, a-t-il admis. « J’ai plaisir à faire ce que je fais et c’est un grand privilège que vous m’avez donné en 2013, celui d’être votre maire », a témoigné Claude Corbeil. Cette implication restera « un accomplissement important et valorisant » dans sa vie, a-t-il livré, quelque chose qui n’aurait pas été possible sans le « support constant » de son épouse Suzanne, a-t-il tenu à souligner.
Promesse tenue
La décision était attendue puisque M. Corbeil s’était donné jusqu’à la fin de ses semences pour statuer sur son avenir politique. Son annonce a été suivie d’un concert d’éloges de la part de ses collègues au conseil, qui ont loué à tour de rôle un maire toujours disponible, pragmatique, solide, méticuleux, travaillant, proche des gens et honnête. « Vous nous avez fait bouger vite », a souligné la conseillère Claire Gagné, pour qui M. Corbeil aura réussi le « tour de force » d’unir ce conseil malgré leurs différences. Plusieurs élus ont d’ailleurs évoqué la capacité d’écoute du maire et son ouverture malgré les désaccords qui surviennent inévitablement entre les élus. Ce travail devait effectivement être bien mené puisque les dissensions se rendaient rarement en séance publique.
Revenant sur l’objectif initial évoqué par le maire, celui de « faire avancer la Ville », le doyen au conseil, Bernard Barré, n’a pas hésité à rendre son verdict. « Vous avez réussi votre défi, monsieur le maire », a-t-il déclaré.
Le conseiller David Bousquet a quant à lui affirmé qu’il aurait souhaité voir M. Corbeil accomplir un autre mandat, ne serait-ce que pour pouvoir profiter de la « récolte luxuriante » qui est à venir, a-t-il imagé. Interrogé à ce sujet par LE COURRIER, M. Corbeil a simplement répondu qu’il ne faisait pas ce travail uniquement pour « couper les rubans ». « Vous vous rappellerez quand même qui a semé », a-t-il toutefois lancé à la blague. Dans tous les cas, ne vous attendez pas à le voir relâcher la cadence dans les prochains mois. « Je ne pars pas en vacances », a assuré Claude Corbeil, pas plus qu’à la retraite d’ailleurs, un concept qui ne l’attire pas du tout pour l’instant, a-t-il indiqué en entrevue.
Appel à la relève
Claude Corbeil a également lancé un message clair dans son allocution à « tous ceux qui veulent changer les choses ». Il espère qu’ils n’hésiteront pas à se présenter aux prochaines élections pour donner le plus d’options possibles à la population. Le maire sortant n’a donc clairement pas un successeur à mettre de l’avant. Quant à savoir s’il appuiera une candidature en particulier une fois que les prétendants seront connus, « on verra en temps et lieu », a-t-il indiqué.
Même après deux mandats, Claude Corbeil admet qu’il lui aurait resté encore bien des choses à accomplir, mais il ne se voyait pas repartir pour quatre autres années. Au fond, « ce n’est jamais le bon temps de partir », a-t-il témoigné avec philosophie.
Après avoir donné toutes ces années en service public, le maire a précisé au COURRIER qu’il n’avait pas de plan de match pour la suite, même s’il ne ferme pas complètement la porte à de futures implications. Après tout, il n’avait jamais pensé que le « p’tit gars de Sainte-Rosalie » puisse devenir maire de Saint-Hyacinthe un jour et il a pourtant été élu, deux fois plutôt qu’une.