Une portée et une charge émotive beaucoup plus grandes qu’un simple coup de pelle donné par le ministre de l’Éducation en présence de quelques intervenants locaux. Une pelletée de terre historique? Oui et ce n’est certes pas exagéré de l’écrire. Démonstration.
Pour retrouver la dernière scène du genre, soit la mise en chantier d’une école flambant neuve chez nous, il fallait creuser profondément dans nos archives et celles du Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe. Loin, très loin. Il y a de ça 50 ans, soit deux générations!
Si vous n’étiez pas de ce monde le 2 juillet 1971 et en âge de raison, vous n’avez aucune référence et aucun souvenir du début de la construction de la polyvalente Hyacinthe-Delorme (PHD) par l’entrepreneur Labrosse. C’était au temps béni où le Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSSH) était une commission scolaire. Pas celle de Saint-Hyacinthe, mais la Commission scolaire régionale de l’Yamaska, qui ne supervisait à cette époque que l’enseignement secondaire. C’est dire à quel point on parle d’un temps ancien.
Pour vous donner une idée, la maquette de la PHD, réalisée en 1967 par la firme d’architectes Cayouette, Tanguay, Desnoyers, Mercure, avait coûté un gros 800 $, pour un bâtiment qui allait nécessiter une dépense totale de 5,8 M$. Les méchantes langues diront que les concepteurs ont réalisé ce tour de force en sabrant le budget réservé aux fenêtres!
À titre comparatif, la construction de la nouvelle école primaire qui n’a pas encore de nom au Domaine sur le Vert devrait coûter la bagatelle de 31,3 M$.
Penser qu’il aura fallu attendre un demi-siècle pour que Saint-Hyacinthe se dote d’une nouvelle école est la preuve du peu de progrès démographique de la municipalité, mais aussi de l’imagination débordante de nos dirigeants scolaires et de leur capacité à réhabiliter des immeubles existants pour en changer la vocation au fil des années. La preuve?
Il n’y a pas un, mais deux chantiers scolaires d’envergure à Saint-Hyacinthe. Le second sera moins visible, mais tout aussi imposant et significatif. On fera du presque neuf avec du vieux au Séminaire de Saint-Hyacinthe. La superficie de l’école secondaire Casavant qui y loge doublera, ce qui consolidera la vocation institutionnelle du vénérable bâtiment. L’ajout de quelque 800 places se réalisera une fois de plus pour environ 30 M$.
Ces besoins et ces ajouts d’espaces tant au primaire qu’au secondaire sont un signe de croissance et de prospérité qu’il faut célébrer bien haut. C’est bien beau vouloir construire des résidences pour aînés aux quatre coins de la ville, mais savoir que la relève pousse et qu’elle pourra apprendre dans de bonnes conditions est encore plus réjouissant.
Parlant de bonnes conditions, il faut souligner les efforts qui ont été investis dans la conception de la nouvelle école primaire de Saint-Hyacinthe, comme celles qui ont vu le jour dans la MRC des Maskoutains ces dernières années. On conviendra tous qu’il est réconfortant de savoir que la nouvelle école a été élaborée autour du bien-être des occupants, ce qui comprend les élèves et les membres du personnel. Lors de la cérémonie protocolaire sur le chantier, il faisait bon entendre le directeur général du CSSSH, Jean-Pierre Bédard, dire que « l’élève, son bien-être et la qualité des apprentissages sont au cœur de sa conception ».
Quand la PHD a été construite, la volonté était de remettre entre les mains des maîtres et des écoliers un instrument qui leur permet de travailler de façon dynamique. Et c’est autour de la pédagogie qu’avait été déterminé le plan de cette école. On la voulait fonctionnelle, avec sa conception en forme de X.
Si votre jeune fréquente la PHD en ce début de mois de juin caniculaire, demandez-lui donc ce qu’il pense de on milieu de travail dynamique et sans fenêtres sur le monde. Il voudra sans doute mettre un X dessus…