« Le projet Lokia est annulé », a simplement lâché sans plus d’explications le maire Claude Corbeil au détour d’une question posée lundi soir par la citoyenne Julie Marcotte qui craignait la disparition de certains espaces verts sur le territoire, incluant 190 arbres situés sur le site visé. Questionné par LE COURRIER sur cette nouvelle inattendue, M. Corbeil a affirmé qu’il était « déçu et étonné » de cette « décision d’affaires » des parties prenantes qui a mené à l’annulation de ce projet, mais que c’était à elles de donner des détails sur leur décision.
Mélanie Savard, coordonnatrice communications et marketing pour Groupe Lokia, a confirmé cette information. « Le projet de construction de la résidence pour aînés qui devait voir le jour sur une partie du terrain de la communauté des Sœurs de la Présentation de Marie, sur la rue Larivée, n’aura finalement pas lieu. Nous sommes toutefois heureux d’avoir pu maintenir une bonne collaboration tout au long du processus avec les divers intervenants au dossier et la Ville de Saint-Hyacinthe », a-t-elle transmis par courriel, ajoutant qu’aucun autre commentaire ne serait fait dans ce dossier.
Les deux congrégations concernées par le projet, les Sœurs de la Présentation de Marie et les Sœurs de la Charité, ont préféré ne formuler aucun commentaire sur le sujet, référant à un communiqué publié début juin, que LE COURRIER a finalement obtenu mercredi matin. « Dans le contexte que nous vivons présentement, n’ayant pu remplir de façon satisfaisante les conditions inhérentes à ce projet, il a été jugé préférable d’y mettre fin », peut-on lire dans ce communiqué laconique daté du 1er juin 2021.
C’est le conseiller du district Sacré-Cœur, David Bousquet, qui a alerté le conseil de la fin du projet Lokia après avoir reçu ledit communiqué. « Des rebondissements, ça peut survenir, mais celui-là est certainement celui qui m’a le plus surpris depuis que je suis conseiller », admet M. Bousquet, qui n’a toutefois pas eu davantage d’informations sur les raisons exactes qui auraient mené à la fin du projet.
Entre les branches, la présidente du Groupe Robin, Nellie Robin, avait entendu la rumeur que le projet n’irait pas de l’avant, sans avoir pu obtenir plus de détails elle-même. « J’ai été surprise, je pensais qu’il était déjà ficelé », a-t-elle affirmé mercredi matin. Elle reconnaît la nature discrète des congrégations religieuses de Saint-Hyacinthe et assure que son entreprise n’est pas impliquée dans ce dernier rebondissement même si le Groupe Robin a déjà une certaine expérience de collaboration avec des religieuses. « Ce qui devait se faire avec Lokia n’est pas notre créneau. Les besoins sont différents de ce qu’on avait fait pour les Sœurs de Saint-Joseph avec la Maison d’Élisabeth. »
Mme Robin n’en sait pas plus sur le plan de match des Sœurs de la Charité maintenant que le projet est annulé. Rappelons que le promoteur maskoutain a une promesse d’achat sur leur propriété de la Métairie qui, selon nos informations, devrait être quittée d’ici avril 2026. « Il n’y a pas vraiment de deadline », répond Nellie Robin.
Question de transparence
Candidate à la mairie pour son parti Saint-Hyacinthe unie, Marijo Demers a été surprise de n’apprendre que lundi soir l’annulation de ce projet. « La Ville tenait à ce projet, alors je me serais attendue à ce que le maire en parle en ouverture de la séance, pas qu’il nous l’apprenne en réponse à une question indirecte. »
Selon elle, le conseil aurait dû être plus transparent et en parler beaucoup plus tôt. « Les conseillers ont un devoir de reddition de comptes et de transparence envers la population, particulièrement lorsqu’il est question d’une information d’intérêt public comme celle-ci », insiste-t-elle.