C’est désormais acquis, la Mazda6 ne verra pas la prochaine année. Elle en est à sa dernière période de commercialisation chez nous, et les ventes ne sont pas au plus haut. Pourquoi alors devrais-je conduire cette voiture dont l’avenir est définitivement sombre?
Finalement, je n’ai aucun regret. En fait, je n’en ai qu’un seul : celui de voir disparaître cette excellente voiture du marché canadien. Ne vous trompez pas, elle a bien quelques défauts de vieillesse, cette Mazda6, mais elle demeure quand même bien près de la tête dans un segment pourtant hautement compétitif, celui des berlines intermédiaires.
Vieillissante un peu
On le sait, le cycle de vie des voitures est d’au plus cinq années. Il aurait donc fallu, si on avait voulu conserver la Mazda6, l’affubler d’un nouveau look et moderniser certains éléments. La silhouette est encore magnifique et sa ligne fort dynamique, mais elle aurait dû, à l’instar des autres membres de la famille Mazda, se tourner vers un peu plus de raffinement.
C’est aussi vrai dans l’habitacle. Le tableau de bord devient redondant et pas nécessairement du meilleur effet. L’écran central a l’air dépassé, tandis que le système d’infodivertissement de Mazda donne l’impression d’avoir cessé de progresser en 2015. Il est d’une lenteur sans comparaison possible dans le marché, ce qui lui confère un handicap certain face aux concurrents.
Notons quand même la qualité des matériaux et la finesse de l’assemblage. Il est vrai que mon essai se déroulait au volant de la version Kuro. Concrètement, il s’agit d’une version GT à intérieur cuir, mais qui dispose de nombreux éléments esthétiques distinctifs, allant des roues uniques aux appliques intérieures. Bref, une voiture dont la mécanique est similaire à ses sœurs moins raffinées, mais dont le look est un peu plus sophistiqué.
Petit détail, rappelons qu’une version Signature, encore plus embourgeoisée, est aussi offerte, incluant cette fois des insertions de bois donnant une allure vraiment haut de gamme.
Autre intérêt, la Mazda6 dispose d’un bon dégagement pour les passagers – pas le meilleur, mais dans la bonne moyenne – et permet le transport de pas mal de marchandises dans son coffre aisément accessible. C’est aussi ce que l’on attend d’une berline intermédiaire.
La star de la conduite
Ce qui a toujours distingué la Mazda6, par contre, c’est sa capacité dynamique. La berline est agile, vive et nerveuse, offrant une direction sensible grâce notamment au système SkyActiv-G, qui utilise le couple du moteur pour contribuer à une conduite plus précise.
Ajoutez à cela un moteur 4 cylindres, 2,5 litres turbo dont la puissance maximale est de 250 chevaux et 320 livres-pied de couple, jumelé à une transmission automatique à 6 rapports relativement rapide, et vous aurez une bonne idée de la puissance qui anime cette voiture.
Pas envie de payer pour de l’essence super? Pas de problème. Mazda propose en effet une motorisation qui vit très bien avec de l’essence ordinaire, mais qui réduit sa puissance à 227 chevaux. Ce que, précisons-le, la grande majorité des conducteurs de Mazda6 ne percevra jamais.
Précisons aussi que la majorité des éléments de sécurité embarqués sont aussi de mise, sans cependant la présence d’un rouage intégral. Ce qui est aussi une faiblesse en tenant compte que les autres constructeurs de même catégorie offrent ce système si populaire au Québec.
En résumé
Après quelques jours à son volant, force est de constater que je suis un peu triste de voir disparaître la Mazda6 du catalogue du constructeur. La berline mal-aimée continue d’être un modèle dynamique et agréable, confortable et sans véritables reproches de conduite.
Un peu comme moi, elle a un physique vieillissant, mais il s’en serait fallu de peu. Dommage cependant que les automobilistes ne soient pas au rendez-vous. Petit conseil d’ami : si vous cherchez une berline intermédiaire intéressante, regardez du côté de la Mazda6. Mon petit doigt me dit qu’il y en a de disponibles et à bon prix.