Pendant ce temps, la Ville de Drummondville est sur le point de compléter une promenade de 4,5 kilomètres aménagée de toutes pièces entre le centre-ville et le parc des Voltigeurs le long des berges de la rivière Saint-François.
Pour ce projet de 8,1 M$ lancé en 2018, Drummondville aura investi 6,2 M$, par un règlement d’emprunt, et réalisé ce projet d’envergure en à peine trois ans. Tout cela avec possiblement 2 M$ en subventions. LE COURRIER s’est d’ailleurs rendu récemment à Drummondville pour prendre toute la mesure de la promenade Rivia. L’objectif? Pouvoir comparer deux projets en apparence similaires, mais au cadre budgétaire diamétralement opposé.
La promenade Rivia
Au terme de travaux qui ont débuté en septembre 2018, la Ville de Drummondville a inauguré un an plus tard la première phase de la promenade Rivia.
Elle visait à aménager un sentier cyclopiéton de 2,5 kilomètres le long de la rivière Saint-François à partir du centre-ville. Cette opération a coûté 5,8 M$.
Signalons que cette dernière a pu bénéficier d’une subvention de 1 M$ provenant du ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports pour réaliser cette première phase des travaux.
« L’objectif consistait à revitaliser un secteur qui n’était pas utilisé à sa juste valeur. La promenade permet maintenant aux citoyens de Drummondville et ceux de l’extérieur de reconnecter avec la nature, notamment avec la proximité de la rivière Saint-François », indique le chef de division en urbanisme de la Ville de Drummondville, Patrice Furlan. Des clôtures et de l’éclairage ont aussi été installés afin de permettre de circuler en toute sécurité tout au long de l’année. La surface est mixte puisque les parties asphaltées et de bois se succèdent sur toute la longueur. « C’est un parcours qui sait plaire autant aux piétons qu’aux cyclistes », ajoute M. Furlan.
La phase 2
La deuxième phase du projet propose un prolongement de 2 km dans le parc des Voltigeurs au coût de 2,3 M$. Les travaux qui prévoient la construction d’une piste multifonctionnelle, d’aires de détente et d’exercice ainsi que l’ajout de mobilier urbain et d’équipements d’éclairage sont sur le point de débuter et ils devraient se terminer avant l’hiver.
Après avoir essuyé un refus à sa demande initiale de financement pour la phase 2, une seconde demande d’aide financière de 1 M$ a été adressée au Programme d’aide aux infrastructures de transport actif, avec l’appui des deux députés caquistes de la région. Une réponse (positive) est attendue sous peu.
Une phase 3, qui doit permettre de relier la promenade à l’attraction touristique Arbre en Arbre de Saint-Joachim-de- Courval, figure même dans les cartons, a confié au COURRIER le maire Alain Carrier. Si elle se réalise, elle permettra d’ajouter un tronçon de 5 à 6 km au sentier existant de 4,5 km. Son coût de réalisation et son échéancier n’ont pas encore été révélés. Le maire de Drummondville ignorait que la Ville de Saint-Hyacinthe tentait d’obtenir quelque 20 M$ pour redorer une promenade évaluée à 33 M$.
Bon prince, il a préféré réserver ses commentaires sur ce sujet.
Promenade Gérard-Côté
Réalisée principalement dans le cadre des travaux de construction du mur de protection contre les inondations au centre-ville de Saint-Hyacinthe au milieu des années 1970, un chantier bénéficiant d’une enveloppe de 1,9 M$, la promenade maskoutaine porte le nom du marathonien maskoutain Gérard Côté depuis 1993.
Aménagée le long des berges de la rivière Yamaska et longue de 2,4 kilomètres, entre les rues Bourdages et Pratte, elle a fait l’objet de plusieurs investissements par la suite, dont en 2003 pour l’ajout d’une piste cyclable.
Son état général s’étant grandement dégradé au fil des ans, les Maskoutains ont été conviés en 2017 à une consultation publique visant à « rêver » une nouvelle promenade. Tant et si bien qu’en novembre 2018, le conseil municipal a rendu publics les détails d’une vaste réfection estimée à 33 M$. Elle prévoit le réaménagement de la piste cyclable, d’un corridor piétonnier et d’un sentier nature en bordure de berge.
La promenade actuelle a été divisée en quatre secteurs qui feront tous l’objet de travaux majeurs. Parmi les aménagements dignes de mention, signalons l’ajout d’un amphithéâtre extérieur, de jeux d’eau, d’un mur d’escalade, d’espaces verts, de blocs sanitaires, de belvédères, d’un jardin des sculptures et d’une Place des spectacles d’une capacité de 7500 spectateurs derrière le Centre des arts Juliette-Lassonde. On avait déjà estimé que la simple réalisation de cette place coûterait entre 4 et 5 M$.
Pour la première étape, la Ville concentrera ses efforts sur la section comprise entre les avenues Bourdages (pont Barsalou) et de la Concorde (pont Morison). La Place des spectacles fait donc partie de ses priorités. Elle s’apprête d’ailleurs à octroyer un contrat de services professionnels intégrés en architecture urbaine et en ingénierie pour la préparation des plans et devis d’aménagement de la Place des spectacles et des deux premiers lots de la promenade. Ce seul contrat est appuyé par un règlement d’emprunt de 2,75 M$. Il a été adopté par le conseil à la séance publique du 2 août.
La Ville de Saint-Hyacinthe est toujours en attente d’une réponse des gouvernements supérieurs à des demandes de subvention. Dans le meilleur des mondes, elle souhaite ne payer que le tiers du projet estimé à 33 M$ il y a trois ans.
La députée caquiste de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy, a pris le dossier en main.
Dettes comparatives
Les villes de Drummondville et de Saint-Hyacinthe ont emprunté deux approches bien différentes en matière de promenades multifonctionnelles. Il en va autant de leur situation budgétaire.
À Saint-Hyacinthe, pour une population de 57 302 habitants selon le décret de 2021, la dette à long terme (à la charge de l’ensemble des contribuables) se situait, au 31 décembre 2020, à 44,8 M$. Il faut savoir que la dette reliée au prolongement du boulevard Casavant n’y figure pas encore. La Ville n’a pas fait connaître l’état de la dette de secteurs lors de sa mise à jour financière annuelle. Selon les projections, la dette à la charge de l’ensemble des contribuables pourrait surpasser les 80 M$ d’ici 2024 à Saint-Hyacinthe.
Selon les plus récents états financiers de la Ville de Drummondville, où la population s’élève à 79 153 habitants, la dette à la charge de l’ensemble des contribuables drummondvillois était de 131,2 M$ au 31 décembre 2020. Quant à la dette de secteurs, elle se chiffrait à 20,9 M$. Ainsi, la dette totale nette à long terme de la Ville de Drummondville représentait une somme de 152,1 M$ au terme de l’exercice financier.
Pour les amateurs de chiffres, il est bon de savoir que l’endettement total net à long terme atteint 1,50 $ par 100 $ de richesse foncière uniformisée à Saint-Hyacinthe, selon les chiffres de 2018. À titre comparatif, on parle de 1,92 $ pour Drummondville, 2,02 $ à Sorel, 1,73 $ à Saint-Jean-sur-Richelieu et 1,32 $ à Granby.
Avec la collaboration d’Eliane Tremblay-Moreau