Juste au son, on sait que novembre est arrivé : à la radio, la moitié des publicités s’adressent à des gens surendettés ou déprimés. C’est le mois des morts, de l’abattement et de la prostration au lit pendant que le frimas s’installe confortablement dans la fenêtre de nos sombres matins… autrement dit, le moment parfait pour croiser mon ami écoanxieux.
L’ami à qui tu ne demandes jamais si ça va bien parce que sa réponse sera toujours : « NÉON! » Surtout après la COP26. Remarquez, moi-même, je ne m’attendais à rien de cette conférence et j’ai quand même été déçu. Hey, ça se félicite d’avoir pour la première fois reconnu que les énergies fossiles contribuent au réchauffement climatique… Spoiler alert! À la COP27, on va reconnaître que lorsqu’il pleut, c’est mouillé! Le plus ironique, c’est que les pétrolières le savaient depuis… aussi longtemps que les scientifiques. Exactement comme les compagnies de tabac qui connaissaient la nocivité de leur produit tout en conseillant de continuer de fumer.
Aujourd’hui, c’est illégal de fumer MÊME une fausse cigarette au théâtre, mais il y a des annonces de chars aux nouvelles, pis entre deux pubs de gaz un ministre de l’Environnement qui affirme : « On va prendre le virage vert, mais pour prendre un virage faut être en char pis avoir une route en d’sour! 3e lien! »
Facque, j’avoue, c’est dur de se projeter dans l’avenir quand nos gouvernements nous projettent dans le passé à grands coups d’autoroutes, mais j’ai voulu rassurer mon ami : « Le problème, ce n’est pas que des gens soient écoanxieux, le problème c’est qu’il n’y en ait pas plus! Grâce à toi, non seulement je suis en train de le devenir, mais en plus, je vais être éco-en-********! » Mon ami a souri. J’avais fait sa journée. Peut-être même son mois.