Très honnêtement, l’écriture de cette carte blanche de fin d’année ressemble davantage à l’exercice de plier un drap contour. Ça va bien au début, ça dérape en chemin, pis ça se termine en sacrant ça tout croche dans l’tiroir. Un peu comme l’année. Ou comme le Canadien qui s’est mis à aligner les victoires.
On a vacciné, déconfiné et aligné les planètes jusqu’en finale! On a chanté, dansé et fêté tout l’été comme des cigales, pendant un moment, on y a cru. Jusqu’à ce que la réalité nous cross-check dans la face : le Canadien est poche et la COVID toujours là.
Et nous voilà à essayer de nous souhaiter la fin d’année alors qu’on a l’impression qu’elle est tout sauf terminée. Normalement, nous sommes plus exubérants avec des souhaits de « Bonne année » clamés sur le même ton que des « Bon débarras! », « Bonne affaire de faite! » ou « Enfin! Qu’on passe à autre chose. »
Mais là, on passe à quoi quand on a l’impression que c’est la même année qui ne fait que s’étirer depuis mars 2020? Que nous ne sommes pas vraiment fin décembre 2021, mais plutôt début octobre d’une autre année pandémique?
Dans l’air du temps ne flotte pas cette petite excitation qui accompagne nos bilans annuels et nos rituels festifs avec la parenté qui tape du pied au son de la bottine-tine-tine pis des enfants qui courent partout en faisant du double-dip dans la trempette. Nous ne fêterons pas vraiment ou alors humblement, timidement ou très discrètement. Même les heureux ne le disent pas trop fort, par respect pour les malheureux. On a le bonheur clandestin.
Je n’aurais donc rien à vous souhaiter pour cette fin de calendrier que de la résilience. Comme celle qu’il faut pour plier un **** de **** de **** de drap contour.