Les récents chiffres sont loin d’être encourageants, selon l’organisme qui regroupe 800 membres incluant les gestionnaires et propriétaires de résidences pour aînés au Québec. « Il y a de plus en plus de résidences qui ferment au Québec et, malheureusement, ce sont souvent des résidences à petite ou moyenne capacité qui écopent en raison des nombreuses restrictions implantées depuis les dernières années », déplore Marc Fortin, président-directeur général du RQRA.
La crise sanitaire, la pénurie de main-d’œuvre et l’augmentation du coût de la vie ne sont que quelques exemples qui forcent certains propriétaires à jeter l’éponge. « Souvent, dans les petites résidences, c’est le propriétaire et son équipe restreinte qui préparent les repas et qui offrent les soins. Après plusieurs années sans avoir de temps libres pour profiter de la vie, les gens se découragent et ne veulent plus continuer. »
Nos tentatives répétées ces dernières semaines pour joindre le propriétaire du Manoir de la Rive n’ont rien donné. On ignore toujours les raisons qui l’ont incité à mettre la clé dans la porte de la bâtisse située sur la rue Girouard, tout comme ses intentions.
Sa décision a toutefois eu pour effet d’évincer 27 résidents à quelques semaines d’avis.
Pour Nathalie Perrault, directrice générale de l’organisation Résidences Québec, ce genre de situation est désolante pour les résidents et leurs familles qui encaissent le coup du déménagement. « C’est dommage, car cette résidence qui accueillait une trentaine de résidents avait sa place dans la communauté. C’est d’une grande tristesse que de voir des personnes parfois en perte cognitive devoir trouver un nouveau logis et perdre leurs repères », souligne-t-elle.
Un domaine pas facile à assurer
À cette situation précaire pour les propriétaires s’ajoute la difficulté d’assurer convenablement les établissements par crainte, pour les assureurs, de revivre un scénario semblable à celui dans les CHSLD en mars 2020. « Les compagnies d’assurances ne veulent plus assurer des résidences. Depuis l’an dernier, le coût des assurances est de six à neuf fois plus cher qu’avant. Comme certains ne sont pas capables de payer ces prix et qu’ils ne sont pas assurés, la santé publique préfère retirer leur certification », mentionne Marc Fortin.
Somme toute, le RQRA espère que la situation saura se régler rapidement pour assurer une place de choix pour les résidents. « On travaille présentement avec le gouvernement afin de trouver des solutions pour que ce genre de situation n’arrive plus. Il faut prendre soin de nos résidences qui ne sont pas dans le secteur montréalais, car elles sont l’essence même des plus petites municipalités », mentionne M. Fortin.
Le RQRA presse le gouvernement d’intervenir pour que des solutions viables puissent être trouvées dans le dossier des assurances de résidences pour aînés. « On veut tout simplement que cette situation soit réglée rapidement », conclut-il.