Les hôpitaux sont remplis et les infirmières ne savent plus où donner de la tête. « C’est vraiment difficile. C’est la vague où il y a le plus d’hospitalisations et c’est aussi la vague où il y a le moins de personnel. Nous avons reçu quelques lettres de démission. Nous sommes irritables et nous avons le moral à plat », explique la présidente du syndicat local des infirmières du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est, Brigitte Petrie.
Le mois de janvier a toujours été l’un des pires mois pour le réseau de la santé à cause de l’influenza. L’ajout de patients hospitalisés à cause de la COVID-19 force le personnel de la santé à effectuer plus de tâches qu’à l’habitude. Malgré tout, les troupes gardent espoir et continuent de prôner la vaccination. « Il ne faudrait pas que ça dure trop longtemps. Nous espérons pouvoir nous sortir rapidement de cette situation », ajoute Mme Petrie.
Beaucoup d’incertitude pour les enseignants
En vue du retour en présentiel le 17 janvier, les enseignants de niveau secondaire et primaire sont inquiets de retourner en classe en raison du nombre d’hospitalisations et de l’incertitude ambiante.
Le président du Syndicat de l’enseignement Val-Maska, Patrick Théroux, n’est pas totalement en accord avec les mesures improvisées du gouvernement. Les professeurs ont dû se retrousser les manches assez rapidement pour préparer leurs cours à distance.
« Les enseignants ont appris au cours des derniers mois comment préparer un cours à distance. Ils réussissent très bien malgré tout. Les professeurs ont à cœur la réussite des élèves, et ce, même à distance. Ils font du mieux qu’ils peuvent et les parents en sont reconnaissants. Ce n’est pas rare qu’un parent remercie le professeur à la fin d’un cours », souligne-t-il.
Le bulletin et les examens ministériels ont été repoussés de quelques semaines pour maximiser la réussite. Cette action a été grandement appréciée de la part du corps enseignant.
Avant la période des fêtes, les élèves du primaire ont eu chacun une boîte de cinq tests rapides, mais les enseignants n’y ont pas eu droit. Cependant, ils ont appris récemment qu’ils seront considérés comme des personnes prioritaires pour passer un test PCR, ce qui les encourage grandement.
À moins d’avis contraire cette semaine, les enseignants n’auront pas accès aux masques N95, contrairement à ce qu’ils avaient demandé à la santé publique. « Les écoles où il y a des élèves qui ne sont pas vaccinés et qui ne portent pas de masque, comme l’école René-Saint-Pierre, devraient avoir accès aux masques N95. Les professeurs sont beaucoup plus à proximité des élèves et sont beaucoup plus à risque », indique M. Théroux.
Tout le personnel et les enseignants doivent se contenter de porter le masque de procédure en raison de la pénurie de plusieurs modèles du masque N95.
Un taux de CO trop haut
Le peu de ventilation dans les classes était déjà un enjeu dans les écoles. En septembre 2021, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a annoncé que près de 50 000 lecteurs de CO2 seraient livrés dans les écoles et installés dans les classes et les aires communes. Ces détecteurs devraient être installés pour le retour en classe le 17 janvier.
« Je ne vois pas comment il sera possible d’installer tous les détecteurs en si peu de temps avec la pénurie de main-d’œuvre. Même s’ils sont installés à temps, le problème n’est pas réglé. En attendant d’avoir des échangeurs d’air, nous pouvons ouvrir les fenêtres, mais ce n’est pas agréable en hiver et là, je ne parle même pas des classes qui ne possèdent pas de fenêtres », précise Patrick Théroux.
Du côté du Centre de service scolaire de Saint-Hyacinthe, on prévoit d’installer 1300 lecteurs de CO2. De ce nombre, 224 devraient être installés d’ici lundi et 274 seraient installés la semaine suivante.