Quand l’annonce d’une nouvelle poursuite judiciaire par Jérémy Gabriel, et sa mère Sylvie, contre Mike Ward est devenue publique, le merveilleux monde de l’humour québécois a réagi comme s’il était en boésson à Piment Fort en 1993.
Du haut de leur chaire d’ivoire et devant leurs centaines de milliers de fans, certains donnent des conseils juridiques à Jérémy comme de plutôt poursuivre sa mère. Ou de judicieux conseils de vie comme « fermer sa yeule, lâcher prise et passer à autre chose ». D’autres, qui hier s’indignaient du racisme, du sexisme ou de l’intimidation, se lâchent lousses sur le talent, le physique ou les intentions d’une personne en situation de handicap.
Ça va les humoristes?
J’ai honte de ma confrérie lorsqu’elle se donne des airs de meute de bullies de deuxième secondaire se précipitant sur la cible indiquée par les rois de la cour d’école. Et à leur suite, des hordes de fans vocifèrent à Jérémy que ce qu’il a vécu à 13 ans et toute son adolescence n’était rien à côté de ce qu’il subira aujourd’hui et jusqu’à la fin de sa vie s’il ne retourne pas immédiatement dans son trou.
Jérémy Gabriel a quitté les médias sociaux en 2019 à la suite de menaces de mort. Quitter la vie publique n’est plus suffisant?
Ça va le monde?
Pour certains, Gabriel fait du harcèlement. Et l’humoriste-jamais-censuré qui a fait 230 shows avec un numéro qui s’est retrouvé sur DVD et YouTube, est la vraie victime? Mike est devenu intouchable? Dois-je craindre le « Wrath of Ward »? Mike Ward est-il devenu Dieu? Si oui, je vais me faire l’avocat du diable et me ranger côté Gabriel, et plaider que ce n’est pas à Jérémy de lâcher prise et de passer à autre chose, c’est au tour de Mike et ses fans.