L’arrêt des camionneurs et des sympathisants du mouvement n’a fait aucune vague puisque les policiers n’ont pas eu à intervenir vigoureusement, selon la sergente Valérie Beauchamp, porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ).
« D’après les informations fournies par les autorités locales, il n’y a pas eu de débordement entourant le rassemblement et la circulation à Saint-Liboire. Comme ce n’est pas un cas isolé, on ne peut pas fournir de chiffres exacts entourant les interventions policières, mais les récents échos semblent encourageants », explique-t-elle.
Le constat est le même auprès du maire de Saint-Liboire, Yves Winter, qui affirme que l’événement a eu lieu sans contraintes majeures. « De ce que les autorités et les citoyens m’ont dit, tout s’est relativement bien passé. Il y avait beaucoup sympathisants sur le bord des routes, mais les policiers ont assuré la sécurité de tous », souligne le maire.
Afin de préparer la population à ce convoi, la SQ avait prévenu les autorités municipales la veille. La Municipalité avait d’ailleurs publié l’information sur ses réseaux sociaux, incitant les automobilistes à éviter le rang Saint-Édouard ainsi que l’accès à la sortie 145 via l’autoroute 20 en journée. « Dans ce genre de situation, on préfère être prévoyants en communiquant rapidement avec les municipalités afin de pouvoir intervenir adéquatement en cas de besoin », renchérit la sergente.
« Un coup d’épée dans l’eau »
Le « convoi de la liberté » s’oppose principalement à l’obligation vaccinale des camionneurs qui reviennent au pays par la voie terrestre. Cette exigence se voit contester autant des camionneurs que des partisans du mouvement insatisfaits des mesures sanitaires en place par les instances gouvernementales.
Un combat qui semble perdu d’avance, selon Marcel Bonneau, directeur général chez Acam Transport à Saint-Hyacinthe, puisque les États-Unis adhèrent à cette même obligation pour les camionneurs franchissant les douanes américaines. « Même si le premier ministre canadien abandonne cette requête, la vaccination va tout de même être obligatoire pour entrer aux États-Unis. En ce moment, c’est comme donner un coup d’épé dans l’eau. Plusieurs personnes vont essayer de profiter de la situation pour faire du vandalisme. Malheureusement, ça va passer sur le dos des camionneurs et c’est dommage », mentionne-t-il.
M. Bonneau affirme que la majorité de ses camionneurs sont vaccinés. Sans rendre ce critère obligatoire à l’embauche, l’employeur se fie au bon sens des travailleurs. « Dès le début de la pandémie, les consignes sanitaires envers les camionneurs ont été assez strictes. Je pense que ceux qui ont pris la situation au sérieux se sont fait vacciner pour se protéger », estime Marcel Bonneau.