Ainsi en a décidé le juge Mario Longpré la semaine dernière au palais de justice de Saint-Hyacinthe, en acceptant une suggestion commune de la Couronne et de la défense.
Ce verdict survient à quelques jours du premier anniversaire du décès de Nancy Roy. Cette dernière avait été assassinée par son ex-conjoint à l’intérieur de son logement du Grand Château, au centre-ville de Saint-Hyacinthe, le 23 février 2021.
C’est avec soulagement que Ghislaine Roy, la mère de la victime, a quitté le palais de justice le 16 février, après y avoir lu une lettre en présence du meurtrier de sa fille. Un exercice éprouvant, mais nécessaire dans un processus de guérison, a mentionné la dame lors d’une entrevue accordée au COURRIER. « Je ne sais pas si mes mots ont eu un effet [sur Jean-Yves Lajoie], ça lui appartient et je ne veux même pas penser à ce qu’il peut penser. »
La famille a accueilli la sentence avec satisfaction
« Je suis bien contente que tout cela soit terminé, a exprimé Mme Roy. Après quatre audiences reportées, je peux enfin mettre ça derrière moi et je suis en paix avec la sentence. Ça libère un peu de stress, après tout ce qu’on a vécu depuis un an. Il faut continuer d’avancer maintenant, il faudra en trouver la force, nous n’avons pas le choix. »
Consciente que rien ni personne ne pourra jamais lui ramener sa fille, Ghislaine Roy aimerait bien que son décès et celui de toutes celles qui ont suivi lors de la vague de féminicides qu’a connue le Québec depuis un an puissent servir à faire bouger les choses.
« La jalousie est un vrai fléau et il faudrait aider les hommes à mieux gérer leurs émotions. Mettre en place des services d’aide avant que le pire arrive. »
À quelques jours de la date fatidique, elle voyait venir le 23 février avec appréhension.
« J’ai vécu l’horreur cette journée-là, alors je ne sais pas trop comment je vais réagir. La seule chose que je sais, c’est qu’on n’oubliera jamais Nancy… jamais… »