Je ne pense pas qu’il existe un dossier plus sensible, suscitant autant d’émotions et de réactions que le stationnement au centre-ville de Saint-Hyacinthe. À part peut-être les chaises de parterre aux Beaux mardis de Casimir où, là aussi, c’est une question de gestion de l’espace commun pis de « stationnement », mais les chars… c’est une tout autre histoire. Juste la lecture des commentaires suivant la nouvelle d’un nouveau projet domiciliaire au centre-ville me donnait envie de prendre une longue marche. Les aficionados de l’auto spinnaient bruyamment leur mécontentement devant l’idée de bâtir un immeuble à logement sur un stationnement près de la salle Juliette-Lassonde : « Mais de youss qu’on va se parker? Le centre-ville va toute mourirrrrreuh. On va aller voir nos pestacles dans d’autres villes! »
Hé bo-boy. Comme dirait l’autre : « Si au lieu de marcher 2 minutes tu préfères rouler 2 heures, ça fait peut-être du sens, mais on se demande bien où. » Pis au prix où est le gaz, c’est un raisonnement qui ferait défriser Pierre-Yves McSween. On déplore le peu d’activité physique des jeunes pis c’était donc important de rouvrir les gyms, mais marcher trois coins de rue pour aller passer une soirée assis, c’est non? J’ai pas le choix de dire : ben coudonc. Mais quand la privation d’un seul petit morceau de bitume donne de la bile aux amateurs d’automobiles, il faut plutôt se réjouir. C’est le contraire qui serait inquiétant. Faut pas que les automobilistes soient contents. Parce qu’autant se l’avouer tout de suite, j’ai vraiment pas l’impression que les villes de l’avenir seront faites pour les véhicules individuels, mais plutôt pour les transports collectifs, les vélos, les piétons, etc. C’est en se densifiant que le centre-ville restera vivant, pas en offrant plus de stationnements et certainement pas en devenant un autre Dix30.