Je n’ai pas encore bien digéré la décision du conseil municipal de construire un stationnement à la place du restaurant Hippi Poutine. Comme plusieurs Maskoutains, elle m’est restée en travers la gorge pour plusieurs raisons.
D’abord, c’était pas indiqué sur le menu. Les négociations entre le propriétaire du terrain et la Ville se sont faites dans le dos du locataire, le restaurateur, qui l’a appris par votre journal favori. Pas très délicat comme façon de faire.
Ensuite, ce coin des rues Bourdages et Cascades, c’était le « Triangle des Bermudes du centre-ville » tant les commerces y disparaissaient depuis les années 80. Mais voilà qu’un restaurant réussit non seulement à s’y implanter, mais en plus, à passer au travers deux ans de pandémie. C’est une médaille que l’équipe du Hippi Poutine méritait, pas une réno-viction déguisée.
Tout ça pour 17 stationnements. 17 comme dans rien pantoute. Hey, c’est vraiment ce qu’on avait envie d’admirer au bout de la Cascades, à côté de la future médiathèque, à l’entrée/sortie d’un pont… un ti-parc à char. De toute beauté. Et c’est un 17 qui rime avec échec. Échec de ne pouvoir penser autre chose pour le centre-ville que d’accommoder encore plus l’automobile. L’an passé, en plein dépôt du rapport du GIEC sur le climat, l’ancien conseil avait eu la « bonne idée » de construire un stationnement sur… un espace vert. Ben le nouveau, c’est pareil à l’ancien; à la moindre occasion, on déroule le tapis gris pour le Dieu voiture.
Comme disait mon père : « Quand t’as juste un marteau dans’tête, tu vois tous les problèmes comme un clou. » Je ne serais donc pas surpris de voir la Ville annoncer qu’elle va enfin régler les problèmes de la Yamaska en l’asphaltant pour en faire un gigantesque parking.