Pas question donc de vibrer jusqu’au fond de son âme en conduisant la Corolla. Pas de départ canon, de conduite sur les chapeaux de roue ou de trajectoires dynamiques pour pousser la voiture dans ses moindres retranchements. Ce n’est ni sa personnalité ni sa raison d’être.
Mais quand, au bout de sept journées de conduite partagée entre autoroute et ville, j’ai constaté que la voiture ne consommait que 5,1 litres aux 100 kilomètres, je n’ai pu m’empêcher d’en ressentir un certain plaisir.
Bien sûr, on pourrait sans doute trouver mieux. Ou encore quelqu’un qui, avec le même véhicule, vous confirmera qu’il a réussi une moyenne quasi miraculeuse de 4 litres aux 100 kilomètres. Tout cela est sans doute vrai.
Sachez cependant que je n’ai fait aucun compromis. Que mes distances parcourues sur autoroute se sont réalisées à vitesse de croisière permise, ou du moins tolérée, sans faire d’effort particulier pour diminuer ma vitesse et, du même souffle, ma consommation.
Quand j’ai conduit en ville, je ne ménageais pas ma monture. Pas que je conduisais comme un fou, mais plutôt que je n’ai jamais hésité à accélérer quand le besoin s’en faisait sentir. En gros, j’ai conduit mon véhicule hybride de la même façon que je teste un véhicule électrique ou un véhicule doté d’un gros V8. C’est ce qui m’impressionne autant dans les résultats.
Pas sportif
Vous l’aurez quand même compris, la Toyota Corolla hybride de son état n’est pas particulièrement véloce. Son moteur 4 cylindres 1,8 litre jumelé à une motorisation électrique d’appoint procure un grand total de 121 chevaux. Toute cette puissance (!) est ensuite transmise aux roues avant par le biais d’une transmission à variation continue.
Oui, quand on pousse avec insistance sur l’accélérateur, la transmission est détestable et ne réagit pas aussi vivement qu’on le souhaiterait. Et oui, quand on essaie de se faufiler sur l’autoroute, le bruit du ronron du moteur donne l’impression qu’on en abuse avec violence. Ce ne sont cependant que de bien courts moments à passer.
Dans les autres moments, la Toyota Corolla hybride remplit tout à fait sa mission de véhicule urbain confortable et économique. J’ai, au cours de ma semaine d’essai, fait l’aller-retour entre mon domicile et Québec, et sans parler de grand confort, j’avoue que même cette portion de route s’est avérée plutôt satisfaisante. Dans la mesure, rappelons-le, où la conduite automobile pour vous consiste à vous rendre du point A au point B sans souci et sans casse-tête.
Car c’est bien là la grande qualité de cette Corolla hybride : elle est quasi indestructible. J’exagère un peu, mais vous avouerez qu’il n’est pas rare de voir une Toyota Corolla surpasser allègrement les 300 000 kilomètres au compteur sans avoir eu de souci majeur.
Quant à ceux qui s’inquiètent de la durabilité de la batterie de 1,8 kWh, soyez sans crainte. Dites-vous que les premiers véhicules hybrides vendus au Canada ont plus de 20 ans et que certains d’entre eux roulent toujours avec leur batterie d’origine.
Habitacle conservateur
Si le style de la Corolla a profondément évolué au fil des ans pour atteindre un autre niveau, il faut avouer que l’habitacle n’est pas aussi moderne. En fait, il est même plutôt conservateur, offrant un système multimédia qui aurait intérêt à être renouvelé, et des matériaux d’une grande sobriété.
L’espace est correct pour quatre adultes sans souci, et le coffre permet aussi de recueillir assez de bagages pour la famille.
La Toyota Corolla hybride n’a rien de spectaculaire. Elle joue cependant son rôle avec une qualité indéniable : elle remplit ses promesses. On vous promet l’économie, on vous promet la durabilité et on vous promet une randonnée sans souci. Avec une Corolla hybride, vous aurez tout cela. Pour un prix, rappelons-le, largement inférieur à 30 000 $, ce qui n’est pas négligeable non plus!