Bon, c’est fait. On a du plastique dans le sang. Les scientifiques viennent de le découvrir officiellement pour la première fois de l’Histoire même si plusieurs d’entre nous s’en doutaient déjà en se levant le matin avec une haleine de polyéthylène. Les défenseurs des énergies fossiles doivent jubiler, depuis le temps qu’ils affirment qu’on ne peut se passer du pétrole, il coule maintenant dans nos veines! « Ceci est mon sang, prenez et buvez en tous! » – Petro-Canada.
Ah, comme on était attristés en voyant les images du continent de plastique flottant dans le Pacifique, de poissons pognés dans des attaches de six-packs de bière ou de tortues avec des pailles dans le nez. On se disait que c’était donc de valeur de voir comment l’Humain traitait la nature. Ben, aujourd’hui, la science nous rappelle une évidence : l’humain fait partie de la nature. D’aplomb. Et ça vient de nous rattraper.
Nos magnifiques objets de consommation se transforment en déchets, deviennent des microparticules, puis des nanoparticules et nous reviennent en pleine face par l’air, l’eau, la bouffe et les vêtements qu’on porte. Lors de votre prochaine épicerie, regardez bien vos emballages jetables parce que, tôt ou tard, vous allez les revoir. « Toutte est dans toutte », disait autrefois le Grand Raôul, « …on a même du styrofoam dans le boutte », aurait-il pu ajouter.
Pourquoi j’en parle dans un hebdo régional? Parce que la municipalité de Prévost dans les Laurentides sera la première cet été à faire payer une redevance sur les plastiques vendus sur son territoire afin d’en réduire l’usage. Une idée qui devrait inspirer Saint-Hyacinthe. Comme le disait un autre grand poète : « Si tu peux pas aider, au moins, nuis pas! »