Fini l’expression guerre de clocher; le mot d’ordre est plutôt travail d’équipe, admet le chanoine Denis Lépine. L’idée est de mandater un curé par ensemble de paroisses, comme celles pour le territoire de Saint-Hyacinthe. « Je pense que c’est pour le mieux. Autrefois, on avait l’esprit de clocher. On fondait des paroisses. Les gens étaient très fiers de leur milieu. Ils regardaient les autres paroisses en se disant que c’était beaucoup mieux chez eux. Il y avait un esprit de compétition. Maintenant, on est passé à un autre niveau. On veut travailler ensemble pour que les fidèles aient des services communs », affirme M. Lépine.
À Saint-Hyacinthe, le Diocèse a nommé un seul curé responsable, soit le prêtre Serge Pelletier, qui travaillera avec son équipe paroissiale et des collaborateurs. Le curé s’occupera de plusieurs paroisses sans que ces dernières soient fusionnées. « Auparavant, il y avait du personnel en quantité suffisante. Les temps ont changé et on voit l’importance de travailler en équipe. Ces changements sont pour le mieux, je crois. Il y aura une plus grande efficacité et un message plus cohérent », poursuit M. Lépine.
Ordonné en 1993, le prêtre Serge Pelletier s’est promené dans la région des Cantons-de-l’Est, de Farnham à Granby, avant d’être transféré à Saint-Hyacinthe. Il est originaire de Saint-Hugues. Ce transfert, à la demande du Diocèse, a donc représenté un retour aux sources pour ce prêtre qui a aussi une maîtrise en missiologie. En ce moment, il s’occupe des paroisses Saint-Thomas-d’Aquin et Notre-Dame-du-Rosaire depuis 2019. Il aura maintenant la responsabilité des cinq paroisses situées à Saint-Hyacinthe dès le mois d’août.
« Je n’ai pas été très surpris. Saint- Hyacinthe était la seule grande ville dans le Diocèse où il y avait plus qu’un curé. Ici, on était deux en plus d’Yvon [Alix] à la cathédrale. Il fallait s’attendre à ça. Je suis le nouvel arrivé. C’est moi qui ai hérité de la tâche », souligne le prêtre.
La diminution du nombre de prêtres est l’un des signes de la perte de vitesse de la religion dans la région. Malgré tout, le prêtre Pelletier assure qu’il y a de nombreuses personnes qui fréquentent les églises de Saint-Hyacinthe. « Avec les églises qui ont fermé, il y a un regroupement des forces à Saint-Hyacinthe. On évalue qu’entre 5 % et 10 % de la population du Québec pratiquent. Ça ressemble aussi à ça à Saint-Hyacinthe. »
Dans cet esprit, l’un des défis qui se présenteront au prêtre Serge Pelletier est de rendre les communautés de plus en plus autonomes dans les services rendus. Une réflexion sera d’ailleurs entamée afin d’évaluer quels services pourraient être donnés sans la présence d’un prêtre.
« Un autre défi : comment les paroisses travailleront-elles ensemble? Je veux m’asseoir avec les gens pour trouver les meilleurs moyens de travailler ensemble et d’échanger des services pour ne pas en dédoubler. Je commence à contacter les gens des paroisses de Jacques pour apprendre à les connaître », poursuit-il.
LE CURÉ JACQUES LAMOUREUX DANS LES PAROISSES VOISINES
Le prêtre Jacques Lamoureux terminera son deuxième mandat à Saint-Hyacinthe en août. Il ira s’occuper des paroisses d’Otterburn Park, de Mont-Saint-Hilaire, de Beloeil et de McMasterville, un territoire qu’il connaît un peu puisqu’il était prêtre à Mont-Saint-Hilaire avant son arrivée à Saint-Hyacinthe,
« L’évêque veut faire des regroupements plus grands, c’est-à-dire qu’il veut unir les paroisses de la ville de Saint-Hyacinthe autour d’un seul prêtre et d’une seule équipe de pastorale. Il fait d’autres regroupements ailleurs. On a beaucoup de prêtres qui avancent en âge. Pour les grands regroupements, on ne peut pas demander à un prêtre trop âgé de s’en occuper. Il faut aussi tenir compte du personnel pastoral disponible », dit le prêtre Lamoureux.
Ce dernier aura d’ailleurs laissé sa marque en développant le concept d’Église vivante. « J’ai beaucoup aimé être curé ici. C’est ma ville natale. J’ai même été baptisé à l’église Saint-Joseph. À travers ces années-là, je me suis attaché aux équipes, aux gens », mentionne M. Lamoureux.
En plus d’investir dans l’aspect chants et musique, il a participé à l’installation de caméras dans ses églises. Cela permet de lire les paroles des chants, de bien voir les cérémonies, mais aussi de diffuser sur YouTube les activités ecclésiastiques.
« Quand on a lancé ça, on ne pensait pas qu’il y aurait une pandémie. Au début, je mettais l’homélie sur YouTube. Quand on est tombés en pandémie, toutes les fins de semaine, on a fait une célébration. Ça a permis de rejoindre des gens qui ne se présentaient pas à l’église, mais qui ont découvert un attrait pour ce côté spirituel. »