On dirait que pour certains, le retour du beau temps rime avec « retour dans l’temps », ce « bon vieux temps » où on critiquait les femmes pour leur habillement. Récemment, à l’école secondaire Pierre-Marquette de Montréal, on a organisé un « blitz » en classe pour faire appliquer le code vestimentaire… aux filles. Mais pas aux garçons.
Détail : la climatisation était brisée en pleine canicule, les filles ne voulant pas se faire suer en pantalon ont préféré les shorts ou les jupes. Mais la direction, elle, a trouvé que c’était une bonne idée de faire mesurer les centimètres de peau exposée des adolescentes… par un monsieur. Y a pas juste la climatisation qui faisait défaut, le jugement était pété sur un moyen temps.
Même scénario à l’école Béatrice-Duclos près d’Ottawa où de jeunes filles, devant leur classe, ont dû se pencher pour toucher leurs orteils afin de vérifier si on voyait leurs sous- vêtements. Déjà, je serais humilié de me pencher pour toucher mes orteils, si en plus c’était pour zieuter ce qu’il y a sous mon kilt…
Généralement, dans le « problème » du linge des filles, on ne regarde pas à la bonne place. Le problème n’est pas le linge. Un décolleté ne veut pas dire d’y plonger. Une jupe n’a jamais dit « oui ». Mais si les filles veulent des shorts qui n’ont pas l’air de bobettes et qu’elles sont obligées d’aller dans la section des hommes, là, c’est un problème.
Et si tu es « distrait sexuellement » par ce que porte une fille, la longueur de la jupe n’y changera pas grand-chose. Tu aurais été distrait même si elle s’habillait avec une housse de BBQ. Si tu es distrait par une fille, c’est que tu es déjà distrait à la base. Point.
Le problème n’est ni le linge ni la fille, c’est toi.