Récent champion de la Coupe Stanley, Samuel Girard de l’Avalanche du Colorado a fait parader le précieux trophée dans les rues de sa ville natale, Roberval. Sous un soleil ardent et les encouragements, l’athlète de 24 ans s’est offert en spectacle à la foule de supporteurs. Le problème est qu’il a peut-être déjà tout oublié de cette journée mémorable tellement il était éméché, même pour les standards des habitants du Lac.
L’autre problème est que la technologie permet à la mémoire collective d’immortaliser chaque moment de notre quotidien, histoire de bien nous faire regretter nos lendemains de veille. Ainsi, Internet regorge aujourd’hui de photos peu flatteuses du beau Samuel, complètement paf, se pétant des bières sur la tête en bedaine devant madame Stanley, mais surtout des dizaines de jeunes venus l’admirer. Le joueur de hockey était tellement saoul qu’il n’a pu terminer la séance d’autographe prévue au programme, laissant repartir bredouilles des ados déçus et des parents confus d’avoir à expliquer à leurs enfants que l’abus d’alcool c’est… euh… ben… c’est pas bien?
Certains l’ont défendu, voulant même l’absoudre, prétextant qu’un athlète se prive tellement de tout pour arriver au sommet qu’il a bien le droit de l’échapper de temps en temps. Voilà un argumentaire qui saura plaire à un certain juge de Trois-Rivières. Le « droit de l’échapper de temps en temps » n’a jamais existé. Il s’agit d’un privilège que l’on se donne, que l’on prend, que l’on vole au plaisir des autres. En public ou en privé, qu’on soit athlète ou de bonne famille n’y change rien. Quand on agit mal, la seule option est d’en assumer la responsabilité, s’en excuser et tenter de réparer notre faute. Mais le justifier, c’est se donner le droit de le refaire de « temps en temps ».