Question de respecter la Loi électorale, notre bon gouvernement avait une fenêtre bien précise et limitée pour lancer la campagne électorale, soit entre les 25 et 29 août. Et le coup d’envoi sera donné dimanche même si, dans la réalité, les partis politiques n’ont pas attendu le signal de départ pour se faire voir et entendre. À commencer par François Legault et la Coalition avenir Québec que l’on donne déjà gagnant par un mille et quart. Sinon davantage.
Les plus récents sondages écartent en effet tout suspense. Je retiens le Léger du 3 août qui accordait 44 % des intentions de vote à la CAQ de Legault, comparativement à 18 % pour les libéraux de Dominique Anglade, 15 % pour les solidaires de Gabriel Nadeau-Dubois, 13 % pour les conservateurs d’Éric Duhaime et un faible 10 % pour les péquistes menés par Paul St-Pierre Plamondon.
La cote de satisfaction de François Legault atteignait 59 %, alors que 44 % des répondants estimaient qu’il ferait, et de loin, le meilleur premier ministre parmi tous les chefs de partis actuels. Comme un malheur ne vient jamais seul, le chef du PQ ne récoltait qu’un misérable 2 % en queue de peloton, derrière Éric Duhaime à 8 %.
Il faudra rien de moins qu’un cataclysme pour faire bouger les plaques tectoniques pendant cette courte campagne qui nous pend au bout du nez. Et encore.
Il faudra aussi que les chefs et les candidats arrivent à faire passer leur message, ce qui est pas mal la seule chose qui ne soit pas gagnée d’avance.
Il est loin d’être acquis que les électeurs auront l’oreille attentive pour la chose politique cet automne.
Pour les intéresser, il faudrait leur parler d’autre chose que d’une nouvelle structure et agence gouvernementale dans le réseau de la santé comme l’a fait le ministre de la Santé, Christian Dubé, dans une annonce préélectorale.
Au sujet des candidats, il sera intéressant de compter combien il y en aura sur la ligne de départ au déclenchement de la campagne. Selon un décompte du Soleil de Québec mis en ligne la semaine dernière, libéraux et péquistes étaient encore loin du compte de 125. Les premiers n’avaient que 78 candidats confirmés et les seconds un total de 85. Disons qu’il faut aimer la politique et la misère noire, et croire aux vertus de la sainte démocratie, pour se présenter pour l’un des deux vieux partis.
Dans le comté de Saint-Hyacinthe, il n’y avait pas encore de candidat libéral annoncé au moment d’écrire ces lignes. Une rumeur persistante voulait qu’une approche eût été tentée auprès de l’ancien maire de la Ville de Saint- Hyacinthe, Claude Corbeil, mais ce dernier nous a assuré qu’il n’avait pas été pressenti. Il n’aime pas assez la saveur de la défaite pour se faire prendre deux fois, lui qui avait mordu la poussière pour le Parti libéral de Jean Charest lors des élections de 2007.
Tout cela pour dire que l’élection à venir s’annonce pour l’instant comme une petite promenade dans le parc pour la députée sortante Chantal Soucy, qui vogue vers un troisième mandat à l’Assemblée nationale. Celle qui avait été élue une première fois en avril 2014 s’était fait réélire avec une majorité jamais vue dans l’histoire du comté en octobre 2018, tous partis confondus. Quatre ans et une pandémie plus tard, sa popularité ne semble pas avoir faibli d’un iota. Même si son parti n’est pas sans reproche dans sa gestion de la pandémie justement, dans les questions environnementales et dans le choix de ses priorités, il est bien difficile d’imputer quoi que ce soit à Mme Soucy.
Quand on regarde les plus récents investissements du gouvernement dans le comté, que ce soit en éducation, en santé ou en matière de justice, la récolte a été abondante et le comté assez choyé merci. Le principal défi de la CAQ de François Legault sera d’éviter l’excès de confiance et d’arrogance au cours de la campagne. La CAQ devra en faire juste assez, mais pas trop.