Je suis tellement excité par les prochaines élections que je répète mon mouvement ninja de cochage de case dans mon isoloir maison. J’ai vécu plus d’une trentaine d’élections fédérales, provinciales, municipales ou scolaires, j’ai voté plus souvent dans ma vie que d’autres à Star Académie, pourtant je suis excité comme si c’était ma première fois. Parce qu’en plus, ce sera vraiment ma toute première fois… en tant que « vieux ».
Pis venez pas me critiquer. J’ai le droit de dire « vieux » à la place d’un plus politiquement correct « aîné », « personne âgée » ou « respecté chêne de sagesse et puits de connaissance qu’on oublie de visiter à sa résidence ». J’ai eu 50 ans y’a pas longtemps et, selon les lois en vigueur, j’ai droit à ma carte de la Fédération de l’Âge d’Or du Québec (FADOQ) pis des rabais sur le café dans les restaurants. Facque, j’ai amplement mérité le droit de dire vieux sans mettre de guillemets. Ça vient avec des avantages, une carte de la FADOQ, dont celui de chialer sur sa condition.
Pis là, aux prochaines élections, je vais rejoindre le fameux « pouvoir gris » qu’on attribue à cette tranche d’âge (50 ans et +) qui, depuis longtemps en politique, fait la pluie et le beau temps bien plus que toute autre tranche d’âge. Les vieux élisent nos gouvernements, choisissent nos représentants et décident de tout. Bon. OK. Ils décident de tout, mais… ils ne contrôlent rien!
Sérieusement, si ce pouvoir existait vraiment, les vieux seraient pas mal mieux traités. En réalité, les vénérables sont de plus en plus vulnérables. Peut-être à cause de ce qu’ils ont voté ces dernières années. Facque moi, je ne prendrai pas de chances, je vais voter comme les jeunes, probablement la seule façon que j’ai d’améliorer ce qu’il me reste d’avenir. Et le leur.