Nous demandons un changement dans l’orientation de notre agriculture. De façon réfléchie, graduelle et respectueuse, il faudra que le prochain gouvernement ait le courage de tout mettre sur la table.
Un virage qui s’impose
En dépit de recommandations fortes énoncées il y a 15 ans dans le rapport Pronovost, force est de constater que notre système agroalimentaire actuel a les plus grandes difficultés à s’adapter à l’évolution des intérêts des consommateurs et des citoyens, à s’ouvrir à une plus grande diversité quant aux modèles de production et à ajuster en conséquence ses programmes et son soutien.
L’Institut Jean-Garon estime que le contexte actuel (inflation, crises internationales, pandémie, changements climatiques, fragilité des systèmes d’approvisionnement, prise de conscience des impacts environnementaux de l’agriculture et des ravages de l’étalement urbain) démontre la fragilité de notre système agricole et réclame que le prochain gouvernement exerce le leadership nécessaire pour réaliser le virage.
L’Institut Jean-Garon réclame une véritable politique agricole comportant des objectifs clairs, appuyés par la population, mesurables et évalués obligatoirement tous les cinq ans. Cela dans le but que notre agriculture nourrisse les Québécois et joue un rôle d’occupation harmonieuse du territoire.
Une telle politique devrait prévoir une transition graduelle et respectueuse des programmes de subventions basés sur les superficies et les volumes de production (comme le remboursement des taxes foncières et l’assurance-stabilisation) vers des contrats pour services rendus à la société. De la sécurité alimentaire à la vitalité des régions, en passant par la protection des écosystèmes, ces services sont multiples. Leur reconnaissance et leur valorisation ouvriraient la voie à la nécessaire diversification des modèles agricoles et à la revitalisation de la ruralité québécoise.
L’Institut Jean-Garon considère que notre société doit avoir son mot à dire sur l’orientation de notre agriculture.
Guy Debailleul et Michel Saint-Pierre, coprésidents de l’Institut Jean-Garon