Comme indiqué sur le site Web du gouvernement du Québec, ce programme « souhaite encourager la production et la consommation locale d’hydrogène vert et de bioénergies. […] La création d’écosystèmes énergétiques régionaux associant la production, la distribution et la consommation d’hydrogène vert ou de bioénergies localement stimulera le développement régional des filières tout en réduisant les risques et les coûts. »
M. Boily a été approché par des intérêts privés ailleurs dans le monde, mais il préférerait établir au Québec son projet qu’il a dévoilé lors du colloque Nourrir demain, qui se tenait au Cégep de Saint-Hyacinthe les 13 et 14 septembre. Des discussions sont en cours pour le choix du terrain où l’usine verrait le jour dans la municipalité.
Le principe qui y serait utilisé est simple : diviser le biogaz fait de méthane, aussi appelé gaz naturel renouvelable (GNR), pour en faire de l’hydrogène gazeux et du carbone solide, et ce, sans aucune émission de CO qui cause les gaz à effet de serre. Il s’agit d’une technologie sud-coréenne puisque H2SX est formée de trois entreprises, dont une de ce pays.
« L’hydrogène, c’est vraiment une clé pour l’avenir », déclare le président de l’entreprise.
Pour ce faire, H2SX achèterait du GNR auprès du centre de biométhanisation de la Ville de Saint-Hyacinthe pour alimenter les infrastructures de démonstration, selon le principe d’économie circulaire complète. Le carbone permettrait de faire des batteries notamment pour les voitures électriques, puis l’hydrogène, de faire des engrais, des carburants et des plastiques. De cette façon, l’environnement et l’économie seraient avantagés. Les résidus de l’industrie minière pourraient aussi être valorisés puisque H2SX est aussi propulsée par l’entreprise St-Georges Eco-Mining Corp. Ces résidus comprennent du potassium et du phosphate nécessaire à la création de l’engrais appelé urée. Ce dernier est aussi fait d’azote qui provient de l’hydrogène.
« J’ai un rêve : c’est léguer un bloc d’air pur à mes enfants et petits-enfants », déclare M. Boily, qui est vraiment emballé par le projet.
« On peut faire un projet local avec un impact global », ajoute-t-il.
Plus efficace que l’eau
Le chercheur qui s’est autrefois fait connaître pour ses recherches dans les nanotechnologies mentionne que, pour le moment, l’hydrogène vert est en bonne partie généré grâce à l’hydroélectricité et nécessite beaucoup d’eau.
« Pour moi, c’est un péché. On devrait garder l’eau pour nourrir les animaux, les gens et les plantes », affirme-t-il en faisant le parallèle avec le manque d’eau dans plusieurs pays du monde.
De plus, il note que, pour un kilo d’hydrogène fait à partir de l’électrolyse de l’eau, 80 % du coût est l’électricité, alors que, pour son projet, ce serait moins de 10 %. L’utilisation de l’électricité serait 14 fois moins grande, soit 3,8 kWh plutôt que 55 pour la production d’un kilo d’hydrogène.
Autres projets
Éventuellement, Sabin Boily aimerait aussi développer une chaire de recherche sur les fertilisants. Il souhaite aussi former de la main-d’œuvre sur les technologies de demain. La valorisation des plastiques provenant de l’industrie agroalimentaire et/ou de l’agriculture pourrait aussi être un autre volet du projet.