Petite précision : GR tient ici pour Gazoo Racing, la relativement nouvelle division de performance de Toyota. Outre la Corolla GR, la nouvelle venue, cette division compte déjà sur des valeurs sûres comme la Supra ou la 86 (que vous connaissez peut-être sous l’appellation Subaru BRZ puisqu’il s’agit de la même voiture, à quelques détails près).
Vous aurez donc compris que les initiales GR sont sérieuses quand il est question de puissance et de plaisir de conduite. Une définition encore plus valide avec la nouvelle Corolla.
300 chevaux
Sous le capot de cette nouvelle petite sportive se cache un surprenant moteur 3 cylindres de 1,6 litre. Il peut déclencher la puissance de ses 300 chevaux, la transmettant aux roues grâce à une boîte manuelle à six rapports courts et bien étagés.
Pour couronner le tout, la nouvelle membre de la famille GR dispose d’un rouage intégral pouvant s’adapter aux différentes conditions grâce à une sélection qui permet le transfert entre les roues de 60-40 %, 50-50 ou 30-70 selon les préférences et les circonstances.
Physiquement, on s’est aussi amusé du côté de Toyota. La prémisse de base, c’est la petite Toyota Hatchback, au châssis solide. On a un peu augmenté sa silhouette, élargissant les passages de roue, ajoutant ici et là des éléments aérodynamiques (certaines versions ont même des ailerons prolongés) et, pour faire bonne mesure, un échappement à trois embouts. Impossible de confondre cette version avec celle de base, croyez-moi.
Trois déclinaisons sont disponibles. La version Core, la plus élémentaire, est aussi la plus lourde et la seule qui poursuivra son chemin pour plusieurs années. Elle possède la même mécanique que ses sœurs, mais est la plus bourgeoise de la gamme, si l’on peut dire.
Les versions Circuit (une édition limitée à la première année seulement) et Morizo (limitée à 10 unités au Canada) s’ajoutent au catalogue. Pour ces deux dernières, on a allégé l’ensemble de près de 45 kilos, misé sur la fibre de carbone pour le toit notamment, ajouté des barres stabilisatrices et, dans le cas de la Morizo, retiré les sièges arrière. Nul doute que Toyota mise sur les enthousiastes de la piste pour ces modèles.
Petite note cependant, toutes les versions reçoivent quand même le Toyota Safety Sense 3.0, la plus récente génération du système de sécurité de Toyota. On a aussi doté les véhicules d’un système d’infodivertissement amélioré et d’une connectivité Apple Car Play et Android Auto compatible sans fil.
La conduite
C’est sur la piste que j’ai fait connaissance pour la première fois avec la Corolla GR. Une piste de la région de Victoria, en Colombie-Britannique, dotée de 19 virages et d’un dénivelé de 98 mètres à chaque tour.
La Morizo, dont le couple moteur est aussi rehaussé, a fait plus que bonne figure, mordant littéralement dans les virages et faisant entendre un petit rugissement de contentement dès que le compte-tours excédait 3000. La direction est précise, les freins sans reproche et les suspensions totalement adaptées à ce genre de conduite.
Au volant de la Circuit, sans doute parce que je connaissais mieux le parcours, j’ai pu pousser au point de sentir les pneus crisser doucement dans les virages. Si on ressent la nuance du couple et des pneus différents (des pneus Michelin Sport 4 au lieu des Michelin Cup 2 de la Morizo), il serait mentir de dire que j’ai eu moins de plaisir à son volant.
Puis, sur la route, c’est avec la Core que j’ai parcouru les quelques kilomètres de mon essai. Étrangement, la voiture donne une sensation de confort plus grand, mais ne démord pas moins de ses capacités sportives. Elle est la parfaite compagne des routes sinueuses qui sillonnent l’île de Vancouver, et de partout ailleurs.
La Toyota Corolla GR est sans conteste une réussite. Solide, puissante, elle rivalise et éclipse même des rivales de même catégorie. Ne vous leurrez pas cependant : il faut être un véritable enthousiaste pour l’apprécier à sa juste valeur. Et drôle de coïncidence, je pense que j’en suis un!