Sur Centris, le terrain est à vendre au montant de 4 250 000 $ en incluant les concepts pour lesquels un projet particulier de construction, de modification ou d’occupation d’un immeuble (PPCMOI) a été accepté par la Ville de Saint-Hyacinthe. La demande de PPCMOI est rattachée à l’immeuble. Même s’il y a un changement de propriétaire, le projet pourra aller de l’avant sans nouvelle résolution du conseil municipal si toutes les conditions sont respectées.

Patrick Beaulé reconnaît qu’il s’agit d’une méthode peu orthodoxe. L’objectif est avant tout de provoquer des discussions avec de potentiels constructeurs ou investisseurs tout en demeurant dans le projet. Bien qu’il souhaite toujours le réaliser, il n’exclut pas la possibilité de vendre le terrain avec les concepts déjà développés.

« J’aime vraiment le projet. Je l’ai développé avec cœur. Je l’ai développé avec mon expérience et mes connaissances du marché en Montérégie. Je pense qu’on a un projet qui répond à la clientèle locale. […] Beaucoup de projets sont sur la glace au Québec avec le contexte actuel. La différence, c’est qu’on l’a affiché publiquement dans le but de trouver un partenaire au lieu de ne rien faire. »

Le bâtiment de la Boulangerie Pinsonneault a été acheté en décembre 2020 et a été détruit environ six mois plus tard. Au départ, le projet était de plus petite envergure, mais a pris de l’ampleur au fil des mois. L’entreprise a finalement acquis une maison à l’arrière du bâtiment en 2021 et un entrepôt adjacent au terrain en 2022.

Le projet Härmoni consiste maintenant à construire un immeuble de 101 logements. Sur les étages inférieurs, on trouverait des logements plus standards dédiés à une clientèle familiale. Sur les étages supérieurs, les unités d’habitation seraient aménagées pour attirer des professionnels qui choisissent en ce moment de vivre à l’extérieur de Saint-Hyacinthe.

« Chaque fois qu’on réalisait une nouvelle étape, on s’assurait que le projet demeurait rentable. Le nerf de la guerre, c’est la mise de fonds. [Quand le PPCMOI a été adopté], on est arrivé pile au moment où les taux d’intérêt ont monté en flèche. On veut encore construire le projet, mais c’est une question de liquidités. Ça nous prend entre trois à quatre fois plus de mise de fonds pour le réaliser », souligne M. Beaulé.

Une des solutions serait d’augmenter le prix des loyers, mais M. Beaulé ne souhaite pas aller dans cette direction. Une autre solution serait de retourner à la planche à dessin afin de modifier les étages supérieurs pour y ajouter une vingtaine d’unités d’habitation. Cela signifierait de modifier le PPCMOI.

« Avant de faire une telle démarche, on veut trouver un partenaire. Je crois beaucoup en Saint-Hyacinthe. Je crois au potentiel de la ville. C’est sûr que j’aimerais investir dans ce projet-là. Notre problème, c’est carrément la mise de fonds », dit-il sans détour.