8 Décembre 2022 - 07:00
Exaspéré par les travaux de l’avenue Saint-Louis
Un commerçant poursuit la Ville de Saint-Hyacinthe
Par: Sarah-Eve Charland
Le propriétaire de Vélo Saint-Hyacinthe, Pierre Turcotte, estime que le chantier de l’avenue Saint-Louis a été géré de façon chaotique. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le propriétaire de Vélo Saint-Hyacinthe, Pierre Turcotte, estime que le chantier de l’avenue Saint-Louis a été géré de façon chaotique. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Victime collatérale des travaux sur l’avenue Saint-Louis, le propriétaire de Vélo Saint-Hyacinthe, Pierre Turcotte, en a ras le bol. Sans parler des effets sur l’achalandage dans sa boutique, il dénonce les nombreux dommages causés à sa propriété. Il poursuit d’ailleurs la Ville de Saint-Hyacinthe pour 15 000 $.

Rencontré à sa boutique, le propriétaire défilait une série interminable de photos des dommages. Bornes de stationnement en béton, trois marches avant du bâtiment, portique et balcon ont été endommagés. D’ailleurs, à travers un courriel envoyé au propriétaire, le conseiller technique aux infrastructures de la Ville de Saint-Hyacinthe, Jocelyn Bazinet, le reconnaît.

M. Turcotte souligne avoir transmis plusieurs plaintes par l’adresse courriel du service des requêtes de la Ville sans jamais avoir de retour. Il a tenté sa chance avec le numéro de téléphone pour les requêtes sans obtenir satisfaction.

La cerise sur le gâteau, l’entrepreneur Bricon a creusé une tranchée si près de la boutique que M. Turcotte craint des dommages à la structure de son bâtiment. Cette initiative, en particulier, fait d’ailleurs l’objet d’un recours aux petites créances au palais de justice de Saint- Hyacinthe. Le commerçant réclame 15 000 $ à la Ville.

« Ils sont venus en catimini, le soir, creuser. Ils ont foré à cet endroit, mais ils auraient pu le faire ailleurs sur le terrain. Ils ont creusé à six pouces de ma boutique. C’est sûr que j’ai peur pour ma fondation. Avec ce qu’ils ont mis pour remblayer, je ne sais pas ce que ça va donner dans le futur », dénonce M. Turcotte.

La Ville a refusé d’aller en médiation. Elle a également contesté la requête du citoyen. Selon le document remis à la Cour, la Ville raconte que ces travaux ont été effectués en urgence puisqu’un bris est survenu lorsque l’entrepreneur Bricon travaillait sur une conduite d’aqueduc. Une portion de la tête de la foreuse serait restée coincée dans le roc. La Ville affirme qu’aucune pièce d’équipement n’a touché au bâtiment et qu’aucun dommage n’a été causé à la structure.

Épuisé par les travaux

Pierre Turcotte comprend la nécessité des travaux. Ces derniers ont causé la fermeture de l’avenue Saint-Louis, entre le boulevard Laurier et la voie ferrée, pendant quatre mois. « Je peux en prendre. J’en ai vu d’autres, mais ce chantier-là est inacceptable. Je passe pour un chialeux, mais je suis responsable de mes affaires. Je dois prendre soin de mes employés, de mes clients et de mes locataires. »

La porte-parole de la Ville de Saint- Hyacinthe, Brigitte Massé, mentionne que la Ville évalue les impacts que pourraient occasionner tous les travaux municipaux autant sur les usagers de la route qu’auprès des propriétaires riverains. « Au moment de la réalisation, nous demeurons à la disposition de ces derniers et assurons un suivi des plus diligents lorsque des interrogations ou insatisfactions sont soulevées », assure-t-elle.

La surveillance du chantier a été confiée à un mandataire externe. L’équipe municipale de projets a également supervisé en continu les travaux, ajoute Mme Massé. « Ces ressources aguerries possèdent l’expertise requise afin de mener à terme ce type de projet. »

Réparation d’une fuite

Et comble de malheur, au matin du 16 novembre, l’entrepreneur était de retour sur l’avenue Saint-Louis en face de la boutique pour casser l’asphalte récemment posé. Selon la Ville de Saint- Hyacinthe, une fuite a été décelée le 15 novembre sur la conduite d’aqueduc de 400 mm nouvellement installée.

« Les travaux correctifs, sous la responsabilité de l’entrepreneur, ont été entrepris dès le [16 novembre]. Il s’agit d’une déficience comme il s’en produit parfois sur de nouvelles infrastructures mises en service. Les travaux seront réalisés à coût nul pour la Ville. L’entrepreneur étant toujours responsable de cet ouvrage », souligne Brigitte Massé.

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