« Mon père est parti comme il a vécu, a souligné son fils Marc, lorsque joint par LE COURRIER. Entouré d’amour, avec la paix d’esprit et avec classe. »
Pour les plus anciens de nos lecteurs et amateurs de golf, le nom de Jean Giroux fait presque figure de légende. Il est indissociable de l’évolution du Club de golf Saint-Hyacinthe où il a œuvré à titre de pro de 1959 jusqu’à sa retraite en 1994, lui qui avait délaissé son emploi de professionnel adjoint à Laval-sur-le-Lac pour s’installer à Saint-Hyacinthe.
« Le golf aura été toute sa vie, d’ajouter Marc Giroux à propos de son père. Il était un excellent golfeur, mais c’est surtout par sa personnalité qu’il a marqué les gens. C’était quelqu’un avec beaucoup de classe. Un fin psychologue toujours positif et une personne charmante. Quand j’étais plus jeune, tous les jours, des gens m’abordaient pour me dire à quel point ils admiraient mon père. Il était très dévoué et sa priorité a toujours été son club et ses membres pour qui il a toujours été aux petits soins. »
À titre de professionnel de golf, il n’y avait pas meilleur que Jean Giroux pour corriger les lacunes des golfeurs. « Ce n’était pas un chirurgien du golf, mais un chiropraticien, illustre son fils. Il avait un véritable don pour corriger les élans de façon quasi instantanée. Il regardait les gens s’élancer une ou deux fois et il y allait d’un conseil avisé. »
Moins habile avec un putter entre les mains, Jean Giroux n’avait pourtant pas son pareil entre les tertres de départ et les verts. Petite anecdote : il serait le seul golfeur à avoir réussi à atteindre tous les verts du parcours en coups réguliers et les quatre par 5 en deux coups dans une même ronde. « C’est un homme qui a su bâtir la notoriété et la renommée du Club de golf Saint-Hyacinthe et garantir la qualité de son terrain. Il a été remplacé, mais pas oublié », pouvait-on lire à son sujet dans un album-souvenir publié en 1999.
Président du conseil d’administration du Club de golf Saint-Hyacinthe, Carol Marois n’a que de bons souvenirs de son ami. « J’ai eu le privilège d’avoir Jean comme partenaire de golf pendant plusieurs années. Même à une période avancée de sa vie, son amour du golf était évident, sa passion bien visible. Nombreux sont nos membres qui ont eu la chance de bénéficier de ses précieux conseils. Il a permis à plusieurs de découvrir et d’aimer le golf. Jean était un excellent golfeur, mais avant tout, il était une bonne personne. »
Lors de la fête organisée pour souligner ses 35 ans de carrière et son départ à la retraite, Jean Giroux n’avait eu que de bons mots pour résumer son long passage à Saint-Hyacinthe. « Je me rappelle qu’à mon arrivée, nous pouvions déjà compter sur un fort joli terrain. Toutefois, ce dont je me souviens encore plus, c’est la façon dont j’ai été accueilli ici. Je n’ai eu aucun effort à faire pour m’intégrer dans ma nouvelle ville », avait témoigné celui qui a toujours considéré le terrain maskoutain comme l’une des plus beaux au Québec.
Parmi ses meilleurs souvenirs, Jean Giroux avait évoqué l’organisation du réputé tournoi Dejordy-Rousseau et du tournoi des Expos ainsi que la rencontre d’invités de marque, dont Pierre Elliott Trudeau, John Diefenbaker, Daniel Johnson père et Paul Desmarais qui ont tous foulé les allées du club à l’époque où il formait, conseillait et accompagnait les golfeurs.
Selon ses volontés, Jean Giroux sera incinéré et il n’y aura pas de cérémonie.