C’est drôle parce que la semaine passée, je me disais que l’idée du centre commercial Place Versailles de brûler la neige de son stationnement, c’était aussi niaiseux que d’arroser son asphalte l’été. J’avais choisi cet exemple parce que l’image de l’Homme en gougoune en train de laver son devant de grotte en s’agitant le boyau devant la bédaine, c’est pour moi la quintessence du quétaine et ça fait sacrer mon Darwin intérieur.

Coïncidence, j’apprends cette semaine que Rimouski se prépare à interdire cette pratique Elvisgrattonnesque de gaspiller de l’eau potable pour avoir un devant de maison luisant comme dins annonces de char. La Ville avance que la gestion de l’eau, l’aqueduc, le traitement, les égouts, tout ça a un coût pour les contribuables, sans compter que c’est une ressource vitale, il est donc raisonnable de punir le gaspillage par une amende. Des arguments économiques, écologiques et logiques.

Ben devinez quoi? Certains se révoltent. « Pas contents! On peut pu rien arroser! C’est pire qu’en dictatuuuure! » Certains menacent de pratiquer la désobéissance civile en lavant leur char plusieurs fois par jour dans leur entrée de cour parce que ça, ils ont encore la libaaarté de le faire. Et ça, ça fait sacrer mon Michel Chartrand intérieur.

Remarque, c’est jamais le fun des interdictions pis des amendes. Mais s’il y a un règlement, c’est qu’il y avait un problème. C’est interdit de jeter des déchets dans les fossés en campagne pis y en a pareil qui le font. Imagine si c’était permis. Il y en aura toujours qui, devant le gros bon sens, vont tourner le dos pour arroser leur asphalte ou jeter leurs cochonneries dans le fossé, mais je me console en me disant qu’il va y en avoir moins. Qu’ils ne sont plus que quelques ti-clins su’l déclin.