L’autre jour, l’ado devait passer son examen de conduite. Rien de plus simple, me dis-je, suffit de prendre rendez-vous pour éviter l’attente inutile et hop, le temps de dire « SAAQcliq », voilà qui est fait avec une facilité déconcertante sur le nouveau site Internet de la Société d’assurance automobile du Québec.

Le jour dit aux Galeries, pas d’attente, pas de gossage, c’est réglé rapidement et nous sortons de l’endroit sous les bravos des employés qui nous font une haie d’honneur jusqu’au stationnement en nous lançant des confettis.

Et c’est là que je me suis réveillé.

C’était un rêve. La réalité est plus cauchemardesque. Deux heures et demie d’attente AVEC un rendez-vous. Les pauvres « sans rendez-vous » risquent de voir leur linge revenir à la mode avant que n’arrive leur tour. Sans compter les bogues informatiques : permis disparus, données manquantes, des policiers qui vous arrêtent pour immatriculations « illégales », alors qu’elles sont en règle. On dirait le mauvais film des passeports canadiens, mais version québécoise.

La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a beau promettre que personne n’aura à payer pour les bévues de la SAAQ, ça ne me rassure qu’à moitié. Que les automobilistes n’aient pas de conséquences, soit, mais j’espère qu’elle aura au moins une discussion musclée avec son collègue Éric Caire, ministre de la Cybersécurité et du numérique. Oui, oui, celui avec la face du gars qui oublie trop souvent son NIP est aussi le ministre responsable de la transition numérique en cours à la SAAQ, mais aussi celle à venir dans d’autres organes de l’État comme… la santé.

C’est drôle, on l’voit pas beaucoup ces temps-ci, Éric. Y doit faire des heures supplémentaires. Entoucas, c’est ce que je nous souhaite!