Évoquant la courte aventure du défunt Laser au niveau junior majeur de 2001 à 2009, les mésaventures des équipes seniors dans la Ligue nord-américaine de hockey ainsi que le peu d’engouement chronique autour des Gaulois et des Lauréats, au niveau M18 et collégial, j’y étais allé d’une conclusion d’une logique implacable : « de là à penser que Saint-Hyacinthe a perdu de son lustre et n’est plus une bonne ville de hockey, il n’y a qu’un pas. L’ambitieux défi de présenter la prochaine édition des championnats nationaux M18 au printemps, la Coupe Telus [rebaptisée depuis championnat national masculin des clubs de M18 2023 en raison des nombreux scandales qui ont éclaboussé Hockey Canada et fait fuir bon nombre de commanditaires] sera l’occasion de démontrer le contraire ou de confirmer cette impression ».
Eh bien, nous y sommes presque. C’est dans une dizaine de jours à peine que nous aurons l’occasion de démontrer au pays tout entier que Saint- Hyacinthe est, quoi qu’on en dise et quoi qu’on en pense, une ville de hockey.
Peut-être pas une grande ville, mais quelque chose comme une bonne ville de hockey. La bonne nouvelle, c’est que les astres n’auraient pu être mieux alignés.
On dirait même que le film a été arrangé avec le fameux gars des vues tellement le scénario est digne des meilleures productions hollywoodiennes.
Nos Gaulois ne seront pas seulement de la partie en tant qu’équipe hôte qualifiée d’office sans gloire et sans mérite. Que non. Ils y seront surtout en tant qu’équipe championne. Ils ont en effet profité du nouveau format des séries éliminatoires pour remporter la Classique des champions, au terme d’un parcours éreintant qui s’est terminé dimanche, à domicile de surcroît. Ce faisant, ils ont mis la main sur la Coupe Jimmy-Ferrari pour la troisième fois de leur histoire, après des titres en 2003 et en 2010.
À vrai dire, le moment ne pouvait être mieux choisi pour accueillir le championnat national et se frotter à l’élite de l’Atlantique, de la zone Centrale, de l’Ouest et du Pacifique, en plus de l’autre équipe du Québec, le Blizzard du Séminaire Saint-François. Il faut d’ailleurs même remercier au passage le virus de la COVID-19 puisque, sans lui, ce championnat national aurait été présenté au Stade L.-P.-Gaucher en 2020. Depuis le temps qu’on cherche un bon côté à cette pandémie, en voilà un!
Et sans ce report pandémique, le vétuste aréna maskoutain n’aurait pas aussi bonne mine qu’à l’heure actuelle, même si tout n’est pas encore parfait de ce côté.
Sur la glace, notre belle équipe a elle aussi meilleure mine. Sans rien enlever à la formation 2019-2020 des Gaulois, tous les observateurs s’entendent pour dire que l’édition actuelle lui est de loin supérieure, elle qui était destinée à réaliser de grandes choses avec son duo élite composé de Caleb Desnoyers et Émile Guité.
Et nos Gaulois ont répondu aux attentes haut la main. Ils représentent l’équipe de l’heure et ils ont démontré à plus d’une reprise qu’ils excellent sous la pression. En décembre, cette équipe avait aussi causé la surprise à Saguenay en remportant, contre toute attente, les honneurs du Challenge M18 AAA au terme d’une spectaculaire remontée face aux Chevaliers de Lévis en grande finale.
Avec le recul, on pouvait clairement y voir le présage d’un printemps chaud.
Mieux encore, le parcours endiablé des Gaulois en cette fin de saison a aussi fait courir les foules à l’aréna. Pas moins de 1600 spectateurs étaient de la partie pour voir cette équipe de feu triompher par un beau dimanche de Pâques. Il y a décidément quelque chose dans l’air et tout porte à croire que cette frénésie pourrait transporter nos Gaulois encore plus loin. L’appui du septième joueur pourrait même faire toute la différence dans cette quête vers un tout premier sacre de ces irréductibles Gaulois au championnat national M18.
Oui, plus que jamais, nous sommes Gaulois.
