Après avoir défendu la laïcité de l’État, voté une loi interdisant le port de signes religieux et martelé que l’école c’tait pas une place pour prier, François Legault fait l’éloge de la religion catholique. « Hey lui Legault, y sait c’qu’y veut. Pis c’qu’y veut, c’est un État laïque… mais dans un Québec catholique! » On dirait quasiment du Yvon Deschamps, mais sans le côté comique.

Pour être de bonne foi, je dois préciser : François Legault a republié sur Twitter une chronique de Mathieu Bock-Côté qui, elle, faisait « l’éloge de notre vieux fond catholique ». Bon. C’est pas lui qui l’a dit. Mais quand on est chef d’un État qu’on veut laïque, envoyer ce message-là un lundi matin de Pâques, avec une p’tite photo de crucifix sur une bible, mettons que ça sentait l’encens sur un moyen temps. Pis ça a mis l’feu aux toasts sur Twitter.

Remarquez, il a le droit de le penser. Mais sans le montrer. C’est dans la loi qu’il a lui-même votée. Pas de religion dans la fonction publique et comme la fonction de premier ministre est assez publique merci, il devrait plutôt prêcher par l’exemple. Comme tout bon chrétien 🙂

Devant les critiques, le premier ministre s’est défendu en écrivant : « Il ne faut pas mélanger religion et patrimoine. » Ouais, ben j’espère que c’était une note à lui-même. Parce qu’avec ses allusions à peine voilées (sic) à ses croyances personnelles, sa trop longue résistance à retirer le crucifix de l’Assemblée nationale et ses partages de lecture de chroniqueurs conservateurs nostalgiques de la Grande Noirceur, c’est plutôt François Legault qui mélange un peu ce qui l’arrange. Je ne serais pas surpris qu’il organise une conférence de presse pour déclarer : « Arrêtez de critiquer le premier ministre, ça va faire pleurer le p’tit Jésus. »