Le journal Le Parisien lui a consacré une pleine page le jour de la course, puis elle a eu droit à une apparition sur les ondes de TV5 Monde. Cette attention médiatique a amené les supporteurs – ils étaient nombreux tout au long du parcours – à l’encourager en criant son prénom.
« Je n’avais jamais vécu ça, a lancé Jani Barré en entrevue avec LE COURRIER, quelques jours après son retour au pays. Je me sentais vedette en tabarnouche! »
Après 4 h 47 à sillonner les rues de Paris, la Maskoutaine a franchi le fil d’arrivée avec un grand sentiment de satisfaction.
« Le marathon de Paris, c’est celui que j’ai le plus aimé », confie sans détour la femme de 43 ans, qui a aussi complété les marathons de Montréal, Las Vegas, Ottawa, La Havane, Miami, Los Angeles et Honolulu depuis 2018.
Pourtant, la course comportait son lot de défis, surtout pour une personne en fauteuil roulant. Près de 40 % du parcours était en pavé, estime Jani Barré, si bien qu’elle a dû adapter sa vitesse dans ces secteurs pour limiter les vibrations dans son fauteuil. « Quand je sortais du pavé, je regagnais ma vitesse », dit-elle.
Dans ces conditions, son chrono à la ligne d’arrivée l’a surprise. « Je pensais faire la course en plus de 5 h, confie-t-elle. L’important, c’était que je finisse. »
Son meilleur temps demeure celui enregistré lors de son tout premier marathon, à Montréal, en 2018. Elle avait parcouru les 42,2 km en 4 h 12 m 29 s.
« J’ai hâte de battre mon temps de Montréal, mais je savais que ça n’allait pas être à Paris que j’y arriverais. »
Sa conjointe, Manon Pilon, a également couru à Paris. Dans son cas, il s’agissait de son quatrième marathon. Elle y a enregistré son meilleur temps avec un chrono de 5 h 35.
Conjuguer ses deux passions
Si faire des marathons est devenu une véritable passion pour Jani Barré, faire rire les gens en est une autre. L’humoriste, qui s’autoproduit au Québec en organisant ses propres spectacles, a donc profité de sa visite à Paris pour partager ses blagues avec le public français.
Après avoir approché différents endroits, elle a pu monter sur la scène du Comédie café et du théâtre Les enfants du paradis.
« Tant qu’à me déplacer pour faire un marathon à un endroit où ils parlent français, je me suis dit que j’essayerais de me booker des shows, mentionne Jani avec sa détermination habituelle. Je l’ai fait gratuitement juste pour me faire connaître un peu et voir la réaction des gens. »
La réception du public a surpassé les attentes de la Maskoutaine. « Ils ont ri du début à la fin », s’exclame-t-elle avec fierté.
« Au Québec, c’est plus difficile de faire ma place même si je me démarque. Là-bas, le monde était fasciné par ce que je dégageais. Je me verrais faire des shows là », affirme-t-elle, évoquant le souhait de retourner en France dans le but de faire de la scène.
Quant à son désir de parcourir dix marathons à travers le monde, Jani Barré compte faire tout en son possible pour atteindre cet objectif dès l’année prochaine. Les marathons de Londres et de Berlin la font rêver et font partie des prochains qu’elle souhaite compléter. Entre-temps, elle prévoit de participer à celui de Bruxelles.
Si la Maskoutaine peut vivre l’expérience de ces marathons, c’est en grande partie grâce à des campagnes de sociofinancement, mais celles-ci deviennent de plus en plus difficiles à mener. « Ça me prendrait un commanditaire important pour les prochaines courses », soutient Jani. Voilà, l’appel est lancé.