Lorsqu’un gouvernement promet quelque chose pour ensuite être forcé de changer d’avis, l’expression française de référence est : faire du rétropédalage. Par exemple : « À propos du 3e lien, le gouvernement a tellement rétropédalé que si on l’avait branché à Hydro, la CAQ aurait produit plus d’électricité qu’un nouveau barrage. »
Mais le mot « rétropédalage » n’est pas couramment employé dans nos médias, on lui préfère l’expression plus familière « se peinturer dans le coin ». Souvent utilisée en politique, l’expression s’était enrichie quand l’ex-premier ministre Jean Chrétien avait lancé que la seule chose à faire après s’être peinturé dans le coin, « c’était de marcher dans la peinture ».
Dans ce domaine, le chef caquiste est passé maître. Souvenez-vous de la pandémie et de tous ces petits et grands pas de côté au gré des variants et le premier ministre promettant un Joyeux Noël avant de devoir piteusement tout annuler. Legault, en matière de rétropédalage, c’est pas son premier rodéo, comme on dit à Saint-Tite. Par contre, il s’excusait. Il invoquait les faits, les experts et les études pour expliquer pourquoi l’idée qu’il croyait bonne au départ était finalement mauvaise. Ça faisait mieux passer la pilule. À tel point qu’on disait de lui « qu’il avait maîtrisé l’art de marcher dans la peinture avec élégance ».
Cette fois, François Legault invoque à nouveau les faits, les experts et les études, mais ajoute : « Je ne m’excuserai pas! » Parce que cette fois, il savait dès le départ que l’idée était mauvaise, mais a quand même choisi de peinturer le plancher pour gagner des votes. Il surpasse ici Jean Chrétien. Non seulement il marche sur la peinture, mais en plus, il va s’essuyer les pieds sur le tapis et se moucher dans les rideaux.