« On assiste à une ruée vers les ressources naturelles pour construire les appareils qu’on utilise au quotidien et Marilou questionne notre consommation numérique versus comment la nature change par rapport à ça », souligne l’artiste commissaire William Jourdain.
Un peu plus loin, dans la pénombre, six haut-parleurs sont installés sur un mur tout de noir peinturé et diffusent une musique techno abstraite créée par Thomas Köner, qui s’inscrit dans le nouveau courant de l’ultrablack. Leur disposition réfère à l’œuvre de L’Homme de Vitruve, critiquant du même coup l’idée que l’humain est au centre de l’univers.
À l’arrière de la salle, des paysages nouveaux, presque distordus, sont présentés par Stefan Paulus dans une installation vidéo immersive où les images de deux séries de photos réalisées à partir de pellicules 35 mm défilent. Celles-ci mélangent plusieurs lieux les uns dans les autres grâce à des superpositions photographiques, créant des espaces qui deviennent à la fois méconnaissables et faussement familiers.
Le parcours se conclut avec la vidéo-musique de Myriam Boucher, inspirée des chants des grillons qu’elle a captés en Montérégie. Avec cette œuvre, dans laquelle elle travaille sur la combinaison en temps réel de l’image et de la musique, l’artiste cherche à évoquer des moments de solitude et d’émerveillement en recréant les paysages sonores de son enfance.
L’exposition se poursuit au Jardin Daniel A. Séguin, où une œuvre sonore de William Jourdain s’intègre à la nature tout près de l’ancienne école de laiterie. À partir d’enregistrements de terrain captés à cet endroit à la fin de l’hiver et au début du printemps, le Maskoutain a voulu créer une « saison autre » en diffusant ces bruits en pleine période estivale. « L’écoute de ce mélange de deux environnements simultanés se veut une autre création en soi qui est harmonieuse et égalitaire entre la nature et l’être humain », souligne-t-il.