Connu sur la scène de musique électronique expérimentale sous le pseudonyme Automatisme, William Jourdain avait attiré l’attention d’Expression par son travail et sa philosophie dans les dernières années.
« Dans un premier temps, j’avais pensé à William comme artiste [pour exposer à Expression], mais petit à petit, le projet de le présenter avec d’autres artistes [et qu’il soit le commissaire d’une exposition] s’est construit », raconte le directeur général du centre d’exposition, Marcel Blouin.
Par le biais d’œuvres numériques sonores et visuelles, on trouve donc le travail de cinq artistes d’ici et d’ailleurs qui questionnent notre relation avec la nature. En plus de William Jourdain, dont l’œuvre sonore a été installée au Jardin Daniel A.-Séguin, les Québécoises Marilou Lyonnais Archambault et Myriam Boucher exposent une œuvre créée spécifiquement pour l’occasion à Expression, tout comme l’Allemand Thomas Köner et le Suisse Stefan Paulus.
« Ce sont tous des artistes avec lesquels je collabore dans le cadre d’Automatisme, que ce soit pour faire des concerts, des albums ou des publications dans différentes revues en philosophie ou en art visuel, affirme l’artiste maskoutain. À travers ces collaborations-là, j’ai observé des thèmes qui revenaient et une évolution dans nos pratiques. En faisant une exposition comme ça, c’était le contexte idéal pour apporter à maturité toute notre production autour d’un même thème qui se ressemblait déjà. »
La notion d’alter-modernisme, que l’on peut présenter simplement comme une nouvelle forme de modernisme, est omniprésente dans cette exposition. Le mot « alter », qui signifie « autre », a d’ailleurs été traduit de son latin pour être repris dans le titre de l’exposition.
« Ce sont des artistes qui sont complètement imprégnés dans notre contexte actuel où on est dans une globalisation et une saturation des échanges, des lieux et de nos milieux de vie. Nos artistes vont justement créer des espaces avec lesquels ils vont essayer de détourner ça, de les représenter, mais pas en même temps », explique William Jourdain, qui agit pour la première fois comme commissaire d’une exposition.
Une première en cinq ans
La dernière fois qu’un artiste de Saint-Hyacinthe avait vu ses œuvres exposées à Expression, c’était en 2018 lorsque Pascal Audet avait contribué à la triennale ORANGE.
« C’est assez rare que l’on puisse présenter des Maskoutains, simplement parce qu’il y a assez peu d’artistes en art contemporain qui correspondent aux critères que nous avons établis à Expression », indique le directeur général d’Expression, Marcel Blouin.
« On se l’est fait souvent reprocher [de ne pas présenter plus d’artistes maskoutains], poursuit-il. Mais ce n’est pas seulement Saint-Hyacinthe qui soutient le centre, c’est aussi le Conseil des arts du Canada et le Conseil des arts et des lettres du Québec, donc les critères sont très clairs que l’on doit travailler avec des artistes professionnels reconnus par leurs pairs. On le voit ici avec William qui se trouve à œuvrer dans un réseau national et même international de l’art sonore. »
En plus de mener son projet Automatisme, avec lequel il a participé à différents festivals à travers le monde, William Jourdain détient une formation en histoire de l’art et travaille comme disquaire chez Fréquences depuis presque 15 ans.
Un vernissage de l’exposition Les paysages autres se tiendra en deux lieux le samedi 17 juin. À 11 h 30, une présentation de l’installation sonore de William Jourdain aura lieu au Jardin Daniel A. Séguin, puis une visite commentée de l’exposition suivra à 15 h à Expression en compagnie de l’artiste commissaire. Les deux activités seront gratuites, mais la réservation est requise pour la portion se déroulant au Jardin Daniel A. Séguin. Il suffit d’écrire à education@expression.qc.ca ou d’appeler au 450 773-4209.