Depuis la pandémie, les organismes communautaires peinent à répondre à l’augmentation de la demande en denrées alimentaires. L’inflation et la hausse du coût de la vie ont exacerbé la situation puisque le nombre de personnes à demander l’aide alimentaire a fortement augmenté.
Bruno Dioma, organisateur communautaire du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est, souligne que « les personnes qui viennent demander l’aide alimentaire sont en forte croissance, mais en parallèle, les moyens dont disposent les organismes alimentaires ne suivent pas cette tendance ». D’après lui, les denrées alimentaires connaissent un certain déclin face à des besoins accrus. En cette journée de sensibilisation, les membres de la Table cherchent à inciter la population à se mobiliser dans le but de soutenir les services fournis par les organismes communautaires présents sur le territoire maskoutain.
Le déclin des denrées alimentaires
Bruno Dioma explique que le ralentissement constaté dans la réception de denrées alimentaires est principalement causé par les nouvelles applications et plateformes dont l’objectif est de réduire le gaspillage alimentaire qui sont disponibles sur le marché. « Les denrées alimentaires reçues proviennent principalement des producteurs locaux et des supermarchés, mais depuis la pandémie et ses retombées, ces donateurs font appel à ces nouvelles applications pour offrir une deuxième vie à leurs produits. En contrepartie, les organismes communautaires ne reçoivent pas suffisamment d’aide alimentaire pour pouvoir donner aux gens dans le besoin. »
M. Dioma n’est pas contre l’idée, mais trouve que ce nouveau revirement influence grandement les banques alimentaires. « D’un côté, donner une deuxième vie aux produits, c’est une bonne chose, ça contribue à lutter contre le gaspillage alimentaire, mais d’un autre côté, les banques alimentaires n’ont pas suffisamment de denrées pour subvenir aux besoins grandissants en insécurité alimentaire. »
Tous contre la faim
Les organismes communautaires présents sur le territoire maskoutain prennent en charge les personnes en insécurité alimentaire de façon quotidienne, et ce, depuis plusieurs années, selon l’organisateur communautaire. Il rappelle également que c’est la première fois que la Table souligne cette journée pour susciter une prise de conscience concernant la nécessité de donner. « Continuer à aider les gens dans le besoin est au centre de nos préoccupations. On essaye de faire le tour de certains producteurs, mais on n’arrive pas à les atteindre tous. On invite toute personne bénévole à soutenir davantage cette cause afin de répondre à la demande. On cherche aussi à sensibiliser les producteurs locaux à soutenir, à encourager et à approvisionner les organismes communautaires.
Bruno Dioma a toutefois rappelé que le fléau de la faim, c’est une souffrance au quotidien. « Pendant le temps des fêtes, les gens donnent énormément, ils se mobilisent et répondent à ces initiatives, mais après, on dirait que la courbe s’inverse. On aimerait mettre en lumière que la faim, c’est une souffrance chaque jour. »
L’insécurité alimentaire en quelques chiffres
L’insécurité alimentaire se définit par l’accès inadéquat ou incertain aux aliments en quantité ou en qualité. Celle-ci toucherait 13 % de la population québécoise, selon une étude canadienne datant de 2021. Environ 12 000 personnes dans la MRC des Maskoutains sont aux prises avec l’insécurité alimentaire.