Une situation que dénonce le propriétaire de la boutique de vélos et de jouets Raoul Chagnon, Patrick Cordeau, qui a appris par courriel le 10 juin que son commerce faisait partie des indésirables.
« J’aurais préféré avoir un autre genre de surprise pour notre 80e. Pas nécessairement des fleurs, mais pas le pot non plus! », a-t-il écrit dans une publication Facebook.
Les autres commerces concernés sont situés pour la plupart au centre-ville. Il s’agit de Moi et l’Autre, Salon Rita Fleuriste, ADM Sport, Vélo Saint-Hyacinthe, Amandine, Bijouterie Burelle, Mercerie Brabant, Cousin-Cousine, Buropro Citation, Strauss, Chaussures à vos pieds, Commun Tricot, Douceur Maternelle, Fréquences Le Disquaire, La Cabottine, Librairie L’Intrigue, Lingerie Lalonde, l’Univers de la Cuisine, Marché aux puces, Mimosa, Cycles Beaumier et Escapade Boardshop.
Le nombre de partenaires touristiques de Saint-Hyacinthe Technopole passe donc de plus de 180 l’an passé à 160 cette année. La différence s’explique par le retrait des 23 commerces en question, mais aussi par la fermeture de certains commerces ou le non-intérêt des propriétaires à renouveler le partenariat. Sur les 160 qui demeurent, 128 sont des restaurants, des lieux d’hébergement, des lieux de divertissement, des boutiques gourmandes ou des kiosques à la ferme. Les autres sont des attraits et des événements.
En fait, selon les nouveaux critères, les commerces de magasinage retenus sont seulement les boutiques gourmandes, c’est-à-dire offrant des produits locaux ou faits à partir de ceux-ci, comme Les Passions de Manon ou Crème. En entrevue avec LE COURRIER, M. Cordeau a indiqué ne pas comprendre ce critère de sélection puisqu’il affirme que les touristes apprécient le vélo.
Les pôles commerciaux, c’est-à-dire le centre-ville, les Galeries St-Hyacinthe et le Quartier M, sont aussi mentionnés.
Pour ce qui est de la restauration, les restaurants offrant le service aux tables situés au centre-ville ou à 1,2 km ou moins du Centre de congrès, d’Espace Saint-Hyacinthe, d’un lieu d’hébergement, d’un attrait ou à même le site d’une activité sont privilégiés. Par contre, exceptionnellement, en raison de la notoriété d’un établissement, d’un produit ou d’un service, un restaurant ne répondant pas aux critères de base pourrait tout de même devenir partenaire touristique. C’est le cas entre autres de certaines cantines du territoire qui peuvent présenter un certain intérêt dans les autres municipalités de la MRC des Maskoutains. Selon M. Cordeau, le critère du 1,2 km ne tient pas la route puisque les visiteurs arrivent en ville principalement en voiture et non pas en autobus ou en train, leur permettant ainsi de se déplacer sur de plus grandes distances pour découvrir la région.
Les partenaires touristiques de l’an passé pouvant continuer à bénéficier d’une visibilité gratuite ont été avisés en avril et en mai. Selon la directrice du volet touristique de Saint-Hyacinthe Technopole, Nancy Lambert, ceux exclus ont aussi été avisés, mais plus tardivement et uniquement par souci de transparence.
Mme Lambert explique que la décision fait suite à une réflexion amorcée en début d’année 2023 en lien avec les orientations du nouveau plan de développement touristique de Saint-Hyacinthe et sa région 2021-2025. Les employés du bureau d’information touristique, l’équipe du volet commercial de Saint-Hyacinthe Technopole ainsi que le comité tourisme mis en place en même temps que le plan ont été consultés. Le comité a d’ailleurs discuté avec les pôles commerciaux. Il en est ressorti que les besoins des visiteurs étaient de savoir où dormir, où manger et quoi faire. Saint-Hyacinthe Technopole voulait aussi éviter de créer un simple répertoire commercial pouvant noyer de l’information jugée essentielle concernant l’offre touristique.
« Bien évidemment, peu importe où la ligne est tracée, de l’insatisfaction peut être créée et nous en sommes très conscients. Il a donc été choisi de faire plutôt la promotion de l’offre commerciale globale, notamment par le biais des pôles commerciaux locaux. Nous comprenons la déception que cela peut créer pour les commerces touchés. Nous trouvons dommage que le commerçant qui vous a joint n’ait pas pris la peine de communiquer avec nous directement pour en discuter. Qui sait si des idées ou des opportunités auraient pu être identifiées. Nous sommes toujours disponibles pour cela », a conclu Mme Lambert dans un courriel adressé au COURRIER.
Patrick Cordeau nous a confié qu’il n’a pas souhaité communiquer avec Saint-Hyacinthe Technopole, car il ne sent pas qu’il existe aux yeux de l’organisation. Il a néanmoins communiqué avec la conseillère municipale Mélanie Bédard. Elle devait aborder ce sujet à la prochaine rencontre du conseil municipal. « Est-ce que ça ne devrait pas plutôt s’appeler centre-ville et centre d’achat Technopole », a lancé M. Cordeau en guise de conclusion, frustré que ces pôles commerciaux soient mis de l’avant alors qu’ils ont déjà une belle visibilité, par exemple, avec la Société de développement commercial (SDC) pour le centre-ville.